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Le rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité doit être renforcé, plaide l'ONU

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Evan Schneider
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Evan Schneider

Le rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité doit être renforcé, plaide l'ONU

Des responsables des Nations Unies ont souligné vendredi le rôle inestimable des femmes dans la prévention des violences et la résolution des conflits, appelant à soutenir leurs contributions vitales à l'édification d'un monde pacifique.

« Nous devons veiller à ce que les femmes se voient donner l'opportunité de jouer pleinement leur rôle sur les plans de la paix et de la sécurité », a plaidé ce matin la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Michelle Bachelet, lors du débat annuel du Conseil de sécurité consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité.

Toutefois, « en dépit du fait qu'elles soient les principales victimes des crises sécuritaires, politiques et humanitaires dans le monde, les femmes demeurent exclues des diverses instances qui cherchent une solution », a relevé de son côté le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, qui a raconté comment les femmes qu'il avait récemment rencontrées au Mali lui avaient confié qu'elles étaient les premières victimes du conflit sévissant dans le nord du pays.

Pour son douzième anniversaire, la résolution historique 1325 a une fois de plus réuni au Conseil un nombre record d'orateurs lors d'un débat auquel ont pris part plus d'une soixantaine d'États Membres, venus expliquer comment ils mettaient en œuvre les dispositions de ce texte visant à renforcer le rôle que les femmes peuvent jouer dans les processus de consolidation de la paix.

La réunion était initialement prévue le 29 octobre, mais le passage de l'ouragan Sandy sur New York en a décidé autrement. Le Conseil avait toutefois adopté le lendemain une déclaration présidentielle qui engage notamment la communauté internationale, les organisations régionales et les États Membres à promouvoir la participation active et effective de la société civile et des organisations de femmes en vue de mettre en œuvre cette résolution.

Dans le rapport dont était saisi aujourd'hui le Conseil, s'il reconnaît que des progrès ont été accomplis à cet égard, le Secrétaire général n'en demeure pas moins préoccupé par la lenteur persistante des avancées concernant la participation des femmes aux pourparlers de paix, l'inclusion de dispositions en faveur des droits des femmes et des filles dans les accords de paix et l'augmentation de la représentation des femmes à des postes électifs ou nominatifs.

Ban Ki-moon s'inquiète aussi de la permanence de profondes lacunes en termes de protection, des obstacles à l'accès des femmes et des filles à la justice. Il constate des signes d'affaiblissement des droits des femmes dans certains contextes et déplore la lenteur de l'évolution de la proportion des ressources allouées aux activités en faveur de l'autonomisation des femmes et de l'égalité des sexes dans les situations post-conflit.

« Nous devons faire davantage pour soutenir les États dans le développement de réformes constitutionnelles qui intègrent une perspective sexospécifique et prennent en compte la dimension des violences sexuelles », a souligné de son côté le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui a préconisé de renforcer les réseaux de soutien aux survivantes de ce types de violences.

Faisant état des progrès accomplis sous l'égide de l'ONU, il a cité le cas de la République démocratique du Congo (RDC), où la Mission des Nations Unies sur place, la MONUSCO a formé 380 membres des forces armées, dont 280 femmes. Le tiers des policiers, a-t-il ajouté, est constitué de femmes, tandis qu'au Darfour, l'Opération hybride Nations Unies- Union africaine a contribué à la création d'institutions féminines.

Le Vice-Secrétaire général a mis en garde contre la tentation de se contenter de ce débat annuel à l'ONU à l'occasion de l'anniversaire de la résolution 1325, alors que la question de sa mise en œuvre devrait faire l'objet d'une attention constante : « Il est temps que nous reconnaissions le rôle et le pouvoir des femmes pour nous aider à édifier un monde plus pacifique », a-t-il ajouté.