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Face à une situation «désespérée», l'OCHA demande un renforcement de l'aide humanitaire dans l'est de la RDC

Des personnes fuyants la province du Nord-Kivu en RDC pour se réfugier en Ouganda.
UNHCR/J. Akena
Des personnes fuyants la province du Nord-Kivu en RDC pour se réfugier en Ouganda.

Face à une situation «désespérée», l'OCHA demande un renforcement de l'aide humanitaire dans l'est de la RDC

Les besoins humanitaires dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où plus de deux millions de personnes sont déplacées par les combats, exigent une réponse humanitaire renforcée, a plaidé lundi le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging.

Les besoins humanitaires dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où plus de deux millions de personnes sont déplacées par les combats, exigent une réponse humanitaire renforcée, a plaidé lundi le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Le fait qu'il y ait désormais 2,4 millions de personnes déplacées à l'intérieur de la RDC, dont 1,6 million rien que dans les Kivus, témoigne de la situation humanitaire désespérée à laquelle fait face le pays », a déclaré John Ging lors d'une conférence de presse donnée au Siège des Nations Unies.

Tout juste de retour d'un déplacement d'une semaine dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où il s'est rendu pour évaluer la situation en personne, M. Ging a fait observer que, sur les 791 millions de dollars que l'ONU et ses partenaires ont demandé cette année pour financer leurs opérations humanitaires en RDC, seulement 429 millions avaient été reçus jusqu'à présent.

« Nous avons désespérément besoin d'un financement supplémentaire », a-t-il reconnu devant les journalistes.

Les Kivus sont le théâtre d'une recrudescence des hostilités depuis avril dernier, entre, d'un côté, les forces congolaises régulières, épaulées par les Casques bleus de la Mission de stabilisation des Nations Unies dans ce pays (MONUSCO), et, de l'autre, le Mouvement du 23 mars (M23), formé de renégats de l'armée. Outre les déplacements massifs de populations qu'elles ont provoqués au sein de ces deux provinces, les violences, qui sont aussi imputables à d'autres groupes armés, ont poussé de nombreuses personnes à fuir au Rwanda et en Ouganda voisins.

« La crise humanitaire qui a frappé de plein fouet la RDC cette année a été déclenchée par les violences perpétrées par le M23, ainsi que par plus d'une vingtaine d'autres groupes armés, qui se sont rendus coupables de violations massives des droits de l'homme contre des civils, notamment sous la forme de meurtres, de viols et de représailles brutales », a accusé M. Ging.

« Alors que les groupes armés prolifèrent dans les Kivus, c'est la population qui souffre : les hommes sont massacrés, les femmes violées et les enfants recrutés de force, tandis que les villages sont pillés et détruits », a-t-il déploré.

L'urgence actuelle vient s'ajouter à des besoins humanitaires déjà considérables en RDC, a poursuivi le Directeur. Parmi les défis que le pays doit relever, il y a l'insécurité alimentaire qui menace 4,5 millions de personnes, dont un million d'enfants âgés de moins de cinq ans, sans compter 27.000 cas recensés de choléra en 2011.

« Il est crucial », a souligné John Ging, « que nous continuions à renforcer nos interventions et à protéger la population. Nous devons apporter une réponse humanitaire plus forte », a-t-il insisté, évoquant une situation « toujours plus grave » et « accablante ».

Pourtant, le financement des efforts de secours en RDC n'a cessé de diminuer ces dernières années, passant de 541 millions de dollars en 2008 à 391 millions en 2011.