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HCR : la multiplication des situations de crises met à rude épreuve les ressources de la communauté humanitaire

Une réfugiée malienne à Mangaize, dans le nord du Niger.
HCR/H. Caux
Une réfugiée malienne à Mangaize, dans le nord du Niger.

HCR : la multiplication des situations de crises met à rude épreuve les ressources de la communauté humanitaire

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), António Guterres, a prévenu lundi que la combinaison de nouveaux conflits « majeurs et simultanés » à d'autres conflits persistants et irrésolus mettait à rude épreuve les ressources dont dispose la communauté humanitaire.

Lors de la réunion annuelle du Comité exécutif – l'organe directeur du HCR –, M. Guterres a indiqué que le Haut Commissariat faisait actuellement face à un nombre « sans précédent » de crises, avec l'apparition de nouvelles situations d'urgence en Syrie, au Mali, au Soudan, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC).

« Déjà en 2011, lorsque les crises se succédaient, plus de 800.000 personnes dans le monde fuyaient leurs pays, soit en moyenne plus de 2.000 par jour. Cet exode a été le plus important de la décennie écoulée », a rappelé M. Guterres. « En 2012, et alors même que l'année n'est pas finie, on compte déjà plus de 700.000 réfugiés qui ont quitté la RDC, le Mali, le Soudan et la Syrie. »

Le Haut Commissaire a indiqué que la capacité du HCR à aider les personnes déracinées à travers le monde a été « particulièrement mise à l'épreuve » par la multiplication des situations de crise. Il a rendu hommage aux pays qui continuent de maintenir l'ouverture des frontières aux réfugiés, remerciant les bailleurs de fonds ayant soutenu les opérations du HCR en pleine crise économique mondiale.

Selon M. Guterres, les coûts de l'assistance fournie à plus de 42 millions de personnes déracinées s'accroissent rapidement, avec la poursuite de déplacement à grande échelle, par exemple en Afghanistan ou en Somalie.

« Actuellement, les demandes sont plus importantes que les moyens à notre disposition. Nos opérations en Afrique, notamment, sont gravement sous-financées », a expliqué M. Guterres. « Nous n'avons aujourd'hui aucune marge de manœuvre pour faire face à des besoins spontanés. Dans l'environnement opérationnel imprévisible d'aujourd'hui, c'est une source de vive préoccupation. »

Selon António Guterres, pour inverser cette dynamique, le HCR examine scrupuleusement les plans d'achat, les limitant aux missions critiques, tandis que le réapprovisionnement des stocks est strictement contrôlé. De plus, le HCR – qui s'appuie sur les contributions volontaires – fait campagne auprès de donateurs non traditionnels, notamment dans le secteur privé.

Mettre fin à un conflit exige un règlement politique, a rappelé le Haut Commissaire. A cet égard, a-t-il souligné, les acteurs humanitaires devraient également faire davantage pour améliorer les perspectives de paix – moyennant un éventail d'interventions aux niveaux du plaidoyer, de l'éducation, des moyens de subsistance et d'autres activités pour renforcer l'autonomie parmi les populations réfugiées.

« La majorité des personnes ayant fui la Côte d'Ivoire en 2011 sont rentrées chez elles. Au Myanmar, j'espère que l'amélioration de la situation dans le pays ouvrira au retour de centaines de milliers de réfugiés en Thaïlande et dans d'autres pays de la région », a ajouté M. Guterres. « J'espère vivement que l'an prochain, nous trouverons une solution pour les Somaliens. »