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La FAO promeut un projet pilote pour lutter contre la rage

Photo ONU/FAO
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La FAO promeut un projet pilote pour lutter contre la rage

Chaque année, la rage provoque le décès de quelque 55.000 personnes, dont 95% en Asie et en Afrique. Maladie virale qui attaque le système nerveux, la rage est généralement transmise par un chien porteur du virus.

A l'occasion de la Journée mondiale contre la rage, observée le 28 septembre, la FAO met en avant un projet qui a connu un succès certain à Bali, en Indonésie, et montre que la rage peut être contrôlée grâce à la lutte contre le virus chez les animaux, avant que celui-ci ne se transmette à l'homme.

On pense que le virus de la rage est arrivé sur l'île de Bali en 2008. Fin novembre 2008, Bali a confirmé son premier décès humain et jusqu'en 2010 le nombre de cas a continué d'augmenter régulièrement pour atteindre cette année-là un pic de 11 morts en un mois. A ce jour, plus de 140 personnes sont mortes de la rage à Bali.

On estime qu'il y a au moins 350.000 chiens à Bali, dont la plupart sont considérés comme chiens errants. Lors des premiers stades de l'arrivée de la rage à Bali, l'accent a été mis sur la réduction de la population canine grâce à l'abattage, alors que le recours à la vaccination n'était pas chose courante.

Cependant, les rapports faisant état de nouveaux cas de rage ont continué de se multiplier, sans compter que les groupes de protection des animaux se montraient de plus en plus préoccupés par l'abattage.

En 2010, de vastes campagnes de vaccination gratuites ont été lancée en direction les chiens errants. Le résultat a été une baisse sensible des nouveaux cas d'infection chez les humains. Devant ces résultats concrets, la Direction indonésienne de la santé animale sollicita l'appui technique de la FAO pour mettre à profit les leçons apprises lors de la lutte contre le virus de la rage à Bali.

Début 2011, la FAO a commencé à travailler avec les services vétérinaires en vue d'élaborer une stratégie ciblée de lutte contre la rage dans le cadre d'une coordination à différents niveaux: local, provincial et avec les autorités centrales de Djakarta. En outre, les services de santé humaine, les ONG locales et les groupes de protection des animaux ont également été impliqués au sein d'un front uni. La FAO a soutenu le gouvernement en l'aidant à amener toutes les parties autour d'une même table pour lancer un programme de lutte efficace contre la rage.

Lors de la première série de vaccinations mise en œuvre par l'association BAWA, quelque 239.000 chiens ont été vaccinés. Lors de la deuxième, coordonné par le Service du bétail de la Province de Bali et la Direction centrale de la santé animale, avec un financement de la FAO, de l'Australie et des États-Unis, 235.000 chiens ont été vaccinés en l'espace de quatre mois. La troisième série est en cours et doit couvrir 250.000 chiens.

La FAO a également soutenu la formation des services vétérinaires en matière d'élevage et de soins, notamment en ce qui concerne la façon d'attraper les chiens, de les immobiliser dans des filets et de leur administrer le vaccin contre la rage en toute sécurité et ce, pour protéger à la fois les chiens et les gens autour d'eux. Des experts ont également été formés en ce qui a trait à la pose de colliers aux chiens pour les marquer comme ayant été vaccinés.

Avec plus de 70% des chiens vaccinés, l'«immunité collective» est acquise. À ce niveau de couverture vaccinale, le virus de la rage est incapable de se répandre au sein d'une population canine qui dispose d'une protection immunitaire, et il finit par mourir.

Les décès chez l'homme ont diminué passant de 83 en 2010 à 26 en 2011. Jusqu'à présent en 2012, seulement sept personnes ont été victimes de la rage.

Quoi qu'il en soit, la vaccination devra se poursuivre, car les chiots non immunisés sont constamment en train de naître, et plus généralement la revaccination devra se faire une fois par an. Les cas de rage continueraient donc à baisser de manière constante et pourraient même disparaître un jour de l'île.

« Avec la diminution des cas de rage au fil des mois, il y a le risque que les gens baissent la garde et ne prennent pas les mesures de précaution qui restent de mise", affirme Jim McGrane, conseiller technique principal de la FAO en santé animale en Indonésie. Pour mener à bien les ultimes étapes de la campagne de Bali contre la rage, la mobilisation générale doit se poursuivre.