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L'attaque de Benghazi, « triste rappel » des défis auxquels se heurte la Libye selon l'ONU

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey D. Feltman, s'adresse au Conseil de sécurité. ONU Photo/Devra Berkowitz
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey D. Feltman, s'adresse au Conseil de sécurité. ONU Photo/Devra Berkowitz

L'attaque de Benghazi, « triste rappel » des défis auxquels se heurte la Libye selon l'ONU

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a exprimé, mercredi devant le Conseil de sécurité, la ferme condamnation des Nations Unies de l'attaque perpétrée contre le consulat des États-Unis à Benghazi, en Libye, qui a coûté la vie à l'Ambassadeur John Christopher Stevens, et à trois autres diplomates américains.

« Hier, le monde a assisté à un triste rappel des défis auxquels se heurtent non seulement les Libyens, mais aussi ceux qui, au sein de la communauté internationale, sont engagés dans l'appui aux efforts de transformation de la Libye », a estimé M. Feltman, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur la Mission d'appui des Nations Unies dans ce pays (MANUL).

« L'ONU rejette la diffamation des religions sous toutes ses formes, mais aucune violence, telle que celle qui a éclaté à Benghazi hier, ne saurait être justifiée. Nous condamnons dans les termes les plus vigoureux cette attaque », a poursuivi M. Feltman, adressant ses condoléances aux familles et aux proches des victimes, ainsi qu'aux peuples américain et libyen, et ses meilleurs vœux de rétablissement aux blessés.

« Le Secrétaire général rappelle aux autorités libyennes leurs obligations à protéger les bâtiments et le personnel diplomatiques », a-t-il ajouté, se félicitant des déclarations faites par les autorités libyennes, qui ont assuré que les auteurs de cette attaque seront traduits en justice.

Selon des informations préliminaires, l'Ambassadeur et les trois autres diplomates auraient été tués lors d'un assaut livré hier par des extrémistes religieux après la projection, dans les locaux d'un consulat, d'un film islamophobe.

Cet acte, « horrible et tragique », de même que des assassinats de membres du personnel de sécurité à Benghazi, des explosions à Tripoli et des attaques contre des mausolées soufis « montrent bien les défis sécuritaires qui se posent aux autorités libyennes », a souligné le Secrétaire général adjoint au cours de son exposé.

Pour M. Feltman, le transfert du pouvoir du Conseil national de transition aux 200 membres du Congrès national, le 8 août dernier, a représenté un « moment historique ». « Pour la première fois en plus de quatre décennies, la Libye dispose désormais d'un organe démocratiquement élu », a-t-il dit. Le lendemain, a-t-il précisé, le Congrès élisait un président, M. Mohamed Youssef el-Maqariaf, et deux vice-présidents.

« Le Congrès devra maintenant répondre d'urgence à plusieurs questions prioritaires », a-t-il ensuite indiqué, citant la nécessité d'initier un dialogue national sur la réconciliation, de renforcer ses capacités à exercer le contrôle du Gouvernement, de prévenir la poursuite d'une corruption devenue systématique et d'adopter une législation de gouvernance locale. « Il est également essentiel que le Congrès crée des mécanismes à travers lesquels la société civile est assurée d'avoir une voix et d'être consultée sur les questions importantes», a indiqué M. Feltman.

« C'est aux responsables libyens qu'il appartient de faire avancer le processus politique », écrit le Secrétaire général dans le rapport présenté par son adjoint, tout en les encourageant ensuite à « faire preuve de la même détermination et du même courage que ceux que le peuple a manifestés afin d'assurer une transition sans heurt et réussie après la révolution et de commencer à reconstruire le pays ».

Aussi les exhorte-t-il « à prendre rapidement d'importantes mesures pour former un nouveau gouvernement qui associe toutes les parties et qui recueille l'aval du peuple libyen ». Aujourd'hui, a précisé M. Feltman, le Congrès national libyen se prononcera pour désigner le Premier Ministre, lequel devra lui présenter un cabinet pour approbation, dans les deux mois.