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Ban Ki-moon exhorte les États Membres à s'attaquer au commerce illicite d'armes légères

Armes légères et de petit calibre collectées dans le cadre d'un processus de désarmement de l'ONU. Photo ONU/S. Waak
Armes légères et de petit calibre collectées dans le cadre d'un processus de désarmement de l'ONU. Photo ONU/S. Waak

Ban Ki-moon exhorte les États Membres à s'attaquer au commerce illicite d'armes légères

Le Secrétaire général mobiliser contre le commerce illicite d'armes légères et de petit calibre, qui font chaque année plus d'un demi-million de morts, dont la plupart des civils.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a exhorté lundi les États Membres à redoubler d'efforts contre le commerce illicite d'armes légères et de petit calibre, qui font chaque année plus d'un demi-million de morts, dont la plupart sont des civils.

« Notre responsabilité collective est claire : prévenir la circulation illicite d'armes dans les zones de conflit et post-conflit pour éviter qu'elles ne tombent entre les mains de chefs de guerre, de trafiquants et de criminels », a déclaré le Secrétaire général dans l'allocution qu'il a prononcée à l'ouverture de la Seconde Conférence d'examen du Programme d'action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, qui s'est ouverte aujourd'hui à New York.

Adopté par consensus par les gouvernements en 2001, le Programme d'action sur les armes légères et de petit calibre contient des recommandations concrètes pour améliorer les législations nationales et les contrôles des armes illicites, promouvoir la coopération régionale, ainsi que l'assistance et la coopération internationales dans ce domaine.

Dans le message que le Vice-Secrétaire général, Jan Eliasson, a lu en son nom, M. Ban a déclaré aux délégués que ces armes demeuraient un vecteur de choix pour ceux qui cherchent à défier le pouvoir légitime de l'État, à répandre la peur et l'insécurité et à poursuivre des objectifs criminels.

En dépit de progrès notables, notamment des législations plus efficaces et une sécurité renforcée des armureries et dépôts d'armes par certains pays, « il reste encore beaucoup à faire », a relevé Ban Ki-moon.

« Il n'y a pas de solution miracle – seul un processus de longue haleine exigeant l'engagement de tous permettra d'aboutir », a assuré le Secrétaire général. « La pleine mise en œuvre du Programme d'action est à la fois une priorité immédiate et un projet de long terme qui demandera persévérance et résolution. »

De nombreux États, a-t-il observé, n'ont toujours pas la capacité d'exercer un contrôle efficace sur les armes légères et de petit calibre qui circulent de part et d'autre des frontières, une situation aggravée par un manque de coopération interétatique. Aussi le Secrétaire général a-t-il vivement encouragé les participants à faire un succès de cette conférence, qui s'achèvera le 7 Septembre.

Parallèlement, a eu lieu aujourd'hui au Siège des Nations Unies le lancement de l'édition 2012 de l'Annuaire sur les armes légères, qui fournit les dernières informations en date sur le commerce mondial autorisé de ce type d'armes.

Intitulée cette année « Cibles mouvantes », cette publication phare conclut que la valeur annuelle des transferts internationaux autorisés d'armes légères, de petit calibre et de leurs pièces, accessoires et munitions s'élève à au moins 8,5 milliards de dollars.

Ce chiffre est plus de deux fois supérieur aux estimations précédentes, lesquelles s'élevaient à environ quatre milliards de dollars en 2006, a précisé, lors d'une conférence de presse, le Directeur général de l'Annuaire sur les armes légères, M. Eric Berman.

L'expansion du commerce des armes est en partie responsable de cette révision à la hausse. Les experts qui ont conduit l'étude ont ainsi constaté deux facteurs importants de croissance : l'augmentation chez les citoyens des États-Unis des dépenses liées aux armes légères et à leurs munitions, et l'acquisition à grande échelle par les gouvernements de telles armes pour les forces nationales et internationales impliquées dans les conflits en Iraq et en Afghanistan.

Pour M. Berman, « si la transparence sur les transferts d'armes légères à destination ou en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord est relativement grande, elle laisse néanmoins à désirer en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient ».

D'après l'Annuaire, près de 875 millions d'armes légères sont en circulation dans le monde, produites par près de 1.000 compagnies basées dans près d'une centaine de pays.