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Les États-Unis exhortés par un expert à respecter les droits de tribus indiennes du Dakota du Sud

Les États-Unis exhortés par un expert à respecter les droits de tribus indiennes du Dakota du Sud

Le rapporteur spécial James Anaya.
Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones exhorte les États-Unis à répondre aux préoccupations de tribus indiennes concernant la vente de terres sacrées.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a exhorté mercredi le gouvernement des États-Unis et les autorités locales du Dakota du Sud à répondre aux préoccupations des peuples Lakota, Dakota et Nakota concernant la vente imminente de terres de la région des Black Hills, qui revêt une importance spirituelle majeure pour ces tribus indiennes.

Selon M. Anaya, cinq étendues de terres de la prairie de Reynolds, situées au centre nord de cet état américain, seront mises aux enchères le 25 août prochain. Ces terres abritent le site sacré de Pe'Sla. Les communautés autochtones concernées redoutent de ne pas pouvoir y accéder librement, alors qu'elles y tiennent régulièrement des cérémonies, mais sont également inquiétées par un projet de développement routier qui pourrait amoindrir l'intégrité culturelle et spirituelle du lieu.

« J'appelle toutes les parties concernées à s'engager dans un processus de consultations afin de trouver les moyens de répondre à ces préoccupations », a déclaré le Rapporteur spécial. « J'estime qu'un dialogue est nécessaire pour réparer les injustices historiques faites aux peuples Lakota, Dakota and Nakota et leur permettre de préserver leurs cultures et leurs pratiques traditionnelles pour les générations futures. »

« Les préoccupations de ces tribus doivent être prises en considération lorsque toute activité du secteur privé ou du gouvernement est susceptible de remettre en cause leur droit à continuer de maintenir les cultures traditionnelles et les pratiques cérémonielles associées avec Pe'Sla », a-t-il souligné.

En 1868, les États-Unis ont signé avec les tribus Lakota, Dakota and Nakota le Traité de Fort Laramie, qui garantissait leurs droits sur les Black Hills. En 1877, la découverte de gisements aurifères dans la région a conduit le Congrès à adopter une loi par laquelle les États-Unis se sont approprié ce territoire. Les peuples autochtones de la région n'ont pas cessé depuis de tenter de recouvrir leurs droits.

Dans les semaines à venir, le Rapporteur spécial présentera au Conseil des droits de l'homme le rapport de sa mission aux États-Unis, qu'il a effectuée du 23 avril au 4 mai 2012, afin de documenter les efforts déployés par les peuples autochtones pour protéger les sites culturels et spirituels dont ils ont été dépossédés.