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Kosovo : le Représentant spécial plaide pour une approche politique plus audacieuse

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Rick Bajornas
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Rick Bajornas

Kosovo : le Représentant spécial plaide pour une approche politique plus audacieuse

Au lendemain d'une visite du Secrétaire général en Europe du Sud-Est, son Représentant spécial pour le Kosovo plaide pour une approche audacieuse et créative aux problèmes de la région.

Au lendemain d'une visite du Secrétaire général dans les Balkans, son Représentant spécial pour le Kosovo a appelé aujourd'hui le Conseil de sécurité à inviter les dirigeants de Serbie et du Kosovo à privilégier une approche plus audacieuse et créative des problèmes politiques auxquels est confrontée la région.

« Je suis convaincu que c'est seulement ainsi que nous pourrons faire de réels progrès, ainsi qu'obtenir de plus grands succès et tourner la page d'un passé regrettable », a déclaré M. Farid Zarif au Conseil dans son exposé.

« Un engagement politique international plus actif et délibéré avec les parties est nécessaire au plus vite », a assuré M. Zarif en présentant à ses membres le dernier rapport en date de Ban Ki-moon sur la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), qu'il dirige.

En 1999, le Conseil de sécurité avait autorisé le Secrétaire général à établir une présence internationale civile au Kosovo, la MINUK, afin d'y assurer une administration intérimaire dans le cadre de laquelle la population du Kosovo pourrait jouir d'une autonomie substantielle. La Mission était investie de l'autorité sur le territoire et la population du Kosovo, y compris de tous les pouvoirs législatifs et exécutifs, de même que sur l'administration du pouvoir judiciaire.

Au lendemain de la déclaration de l'indépendance par les autorités kosovares, et de l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution le 15 juin 2008, le mandat de la Mission avait été considérablement modifié, l'accent ayant été mis sur la promotion de la sécurité, de la stabilité et du respect des droits de l'homme.

Lors de son intervention aujourd'hui devant le Conseil, M. Zarif a souligné que la toute première visite officielle du Secrétaire général au Kosovo, à la fin du mois de juillet, avait ouvert la voie à une approche plus positive répondant aux questions fondamentales en suspens. Il a cependant estimé que la communauté internationale devrait renouveler ses engagements au cours de la prochaine période à examen.

Dans l'intervalle, il est déterminant, a indiqué M. Zarif, que Belgrade et Pristina reprennent le dialogue entamé sous les auspices de l'Union européenne. Ce dialogue a été suspendu en mai dernier du fait des élections en Serbie, qui ont abouti à la formation d'un nouveau gouvernement le 27 juillet dernier.

« J'espère que toutes les parties concernées auront profité de ce hiatus pour réfléchir aux moyens de relancer et de renforcer ce processus, notamment en accordant davantage d'attention à la question de la mise en œuvre », a souligné le Représentant spécial.

Selon lui, en dépit du fait que les activités opérationnelles de la MINUK continuent d'être limitées, des résultats encourageants ont été observés dans la coopération avec les autorités kosovares dans des domaines directement liés à l'amélioration de la vie quotidienne des habitants.

Ainsi, dans le nord du Kosovo, où réside une importante communauté serbe, M. Zarif a indiqué des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour modifier « la gesticulation et la rhétorique habituelles émanant de Pristina, Belgrade et du Nord du Kosovo ». Le Conseil de sécurité, a-t-il suggéré, pourrait user de son influence et de son autorité pour d'aider les parties à adopter « une approche créative centrée sur la recherche du compromis » et renoncer aux messages de discorde.

« Y parvenir exigera une véritable volonté politique, ainsi qu'une maturité politique, de la part de toutes les parties », a-t-il ajouté.