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Ban souligne le rôle vital des médias dans l'autonomisation des peuples autochtones

Ban souligne le rôle vital des médias dans l'autonomisation des peuples autochtones

Des familles autochtones vendent de l'artisanat à Bogota, en Colombie.
À l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, observée jeudi, le Secrétaire général Ban Ki-moon a souligné le rôle clef joué par les médias dans l'autonomisation de ces peuples, soulignant qu'ils étaient une composante essentielle dans les efforts pour préserver leurs cultures, participer au débat social et politique et dépasser les stéréotypes.

Cette année, la Journée est placée sous le thème des médias autochtones, « qui permettent aux voix autochtones de s'élever », a indiqué M. Ban dans le message qu'il a adressé pour marquer cette date.

« Les autochtones utilisent toute la gamme des moyens de communication – émissions de radio et télévision locales, films, documentaires, vidéos, presse écrite, Internet et médias sociaux – pour faire changer le discours ambiant, attirer l'attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l'homme et susciter la solidarité mondiale. Ils créent aussi leurs propres médias, qui reflètent leurs valeurs et les aident à combattre mythes et idées fausses. »

Les autochtones racontent des siècles de lutte contre l'injustice et la discrimination et réclament les ressources et les droits qui leur permettront de préserver leurs cultures, leurs langues, leurs formes de spiritualité et leurs traditions, poursuit le SG dans son message. « Ils proposent une conception différente des modèles de développement qui excluent le vécu autochtone et prônent le respect mutuel et la compréhension interculturelle indispensables à l'édification d'une société débarrassée de la pauvreté et des préjugés », a déclaré Ban Ki-moon.

La Journée internationale des peuples autochtones a été proclamée par l'Assemblée générale en décembre 1994 et célébrée chaque année pendant la première Décennie internationale des populations autochtones, de 1995 à 2004. Cette année-là, l'Assemblée générale a proclamé une deuxième Décennie internationale, de 2005 à 2015, sous le thème d'une « Décennie pour l'action et la dignité. »

Adoptée en 2007 par l'Assemblée générale, cette Déclaration reconnaît les droits des peuples autochtones à l'autodétermination, à poursuivre librement leur propre développement économique, social et culturel, ainsi qu'à perpétuer et renforcer leurs institutions, leur culture et leurs traditions.

Depuis que cette Déclaration a été adoptée il y a cinq ans, des autochtones utilisent les médias traditionnels et nouveaux pour parler d'eux mêmes et faire entendre leur voix, a expliqué le Secrétaire général.

En cette Journée, il a engagé les organismes des Nations Unies à coopérer sans réserve avec les peuples autochtones et leurs médias pour promouvoir l'application intégrale de la Déclaration. « Et je demande aux États Membres, ainsi qu'aux médias grand public, de donner aux peuples autochtones les moyens de présenter leur façon de voir les choses et de parler de ce qui compte pour eux et de ce à quoi ils aspirent. »

« Nous devons utiliser les médias – autochtones et non autochtones, et surtout nouveaux – pour jeter des passerelles et créer un monde vraiment interculturel qui célèbre la diversité; dans lequel les différentes cultures ne font pas que coexister, mais s'apprécient mutuellement pour ce qu'elles offrent et ont la possibilité d'apporter. »

Marquant également cette Journée, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a indiqué depuis Genève que les médias autochtones pouvaient aider à réduire la marginalisation et l'incompréhension, qui a porté préjudice par le passé à leurs efforts pour préserver leurs droits au sein des sociétés dans lesquelles ils vivent.

M. Anaya a notamment attiré l'attention sur les activités des industries extractives et minières sur leurs territoires, soulignant qu'il s'agissait là de questions d'intérêt que devraient traiter les médias.

Des experts ou rapporteurs spéciaux comme M. Anaya sont nommés par le Conseil des droits de l'homme, basé à Genève, pour examiner et faire rapport sur des questions spécifiques relatives aux droits de l'homme, en toute indépendance et en l'absence de rémunération.