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ONU : plus de 80 pays ont augmenté le financement de la lutte contre le VIH/sida

Le nouveau rapport d'ONUSIDA, "Ensemble nous vaincrons le sida", paru le 18 juillet.
Le nouveau rapport d'ONUSIDA, "Ensemble nous vaincrons le sida", paru le 18 juillet.

ONU : plus de 80 pays ont augmenté le financement de la lutte contre le VIH/sida

À la veille de la 19ème Conférence internationale sur le Sida qui débutera dimanche, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a publié un nouveau rapport révélant que huit millions de séropositifs dans le monde sont désormais sous traitement antirétroviral.

Intitulé « Ensemble, nous mettrons fin au Sida », le rapport indique que les États à revenus faible et intermédiaire ont investi 8,6 milliards de dollars dans la lutte contre cette maladie en 2011, soit une augmentation de 11% par rapport aux investissements consentis en 2010. Les investissements internationaux sont restés au niveau de 2008, soit 8,2 milliards de dollars par an.

« Nous sommes dans une ère de solidarité et de responsabilité communes », s'est félicité le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, dans un communiqué de presse. « Les pays qui sont les plus touchés par la pandémie font preuve de leadership. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de garder l'assistance internationale au niveau actuel. Il faut la renforcer si nous souhaitons atteindre les objectifs de 2015 ».

Afin de freiner et d'entamer une régression des nouvelles infections du VIH, et pour atteindre l'Objectif du millénaire pour le développement (OMD) sur l'accès universel au traitement de cette maladie d'ici 2015, les dirigeants du monde doivent respecter les engagements et investir davantage, note le rapport.

Selon ce document, 81 pays au monde ont augmenté leurs investissements dans la lutte contre le Sida de 50% ou plus entre 2006 et 2011. Alors que les économies des pays à revenu faible ou intermédiaires se développent, les investissements publics nationaux ont eux aussi été renforcés.

Les dépenses publiques en Afrique sub-saharienne, sans compter l'Afrique du Sud, ont augmenté de 97% sur les cinq dernières années. L'Afrique du Sud assume déjà plus de 80% du financement de ses programmes et ses investissements publics ont été multipliés par quatre entre 2006 et 2011.

Les pays du bloc BRICS (Brésil, Fédération de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont accru leurs dépenses publiques en matière de lutte contre le VIH/sida de plus de 120% entre 2006 et 2011. Ils financent désormais plus de 75% de leurs programmes de lutte contre la pandémie, selon le rapport.

Il souligne que le financement du VIH/sida par la communauté internationale a été largement stable entre 2008 et 2011, atteignant la somme de 8,2 milliards de dollars. Les États-Unis fournissent près de 48% de l'assistance internationale en faveur du VIH/sida.

Le rapport présente de nouvelles données révélant que près de 34,2 millions de personnes vivent avec le VIH/sida. En 2010, l'ONUSIDA a signalé que dans au moins 56 pays, la pandémie avait décliné ou s'était stabilisée. Cette tendance s'est maintenue et les nouvelles infections par le VIH ont chuté de près de 20% au cours de la décennie écoulée.

De nouvelles données montrent qu'en 2011, 2,5 millions ont été nouvellement infectées par le VIH, 100.000 de moins qu'en 2010. Par ailleurs, environ 4,9 millions de jeunes gens vivent avec le VIH/sida, 75% d'entre eux se trouvant en Afrique subsaharienne. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans demeurent les plus vulnérables au VIH, 1,2 millions d'entre elles ayant été infectées par le VIH en 2011.

Le rapport souligne que des progrès significatifs ont été réalisés dans la réduction du nombre d'infections par le VIH. Depuis 2009, les nouvelles infections chez l'enfant ont reculé de 24%. Environ 330.000 enfants ont été nouvellement infectés en 2011, soit presque la moitié moins qu'en 2003, lorsque la pandémie était à son paroxysme.

Renforcer la lutte contre le VIH/sida exigera à la fois une appropriation vigoureuse de la réponse au niveau national et la poursuite de l'assistance internationale, conclut le rapport, qui souligne le besoin d'investissements prévisibles et la maximisation des ressources disponibles.

« Chaque dollar dépensé dans la lutte contre le VIH/sida est un investissement, pas une dépense », a déclaré Michel Sidibé. « Nous devons nous concentrer sur les objectifs fixés pour 2015 mais nous devons aussi regarder au-delà pour réaliser la vision du triple zéro : zéro infections par le VIH, zéro discrimination et zéro morts du sida. »