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Soudan du Sud : Hilde Johnson dresse le bilan d'un an d'indépendance

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Hilde Johnson (au centre). Photo MINUSS/Isaac Gideon
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Hilde Johnson (au centre). Photo MINUSS/Isaac Gideon

Soudan du Sud : Hilde Johnson dresse le bilan d'un an d'indépendance

À la veille du tout premier anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Hilde Johnson, souligne que « cimenter les fondations » d'un si jeune État est un défi majeur.

À la veille du tout premier anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Hilde Johnson, a souligné que « cimenter les fondations » d'un si jeune État est un défi majeur.

« Rétrospectivement, l'année qui vient de s'écouler a été difficile pour le peuple sud-soudanais. Nous avons vu et continuons de voir de nombreux défis se poser en sur les plans sécuritaire, économique et maintenant humanitaire », a-t-elle convenu lors d'une conférence de presse donnée au lendemain de la prorogation d'un an, par le Conseil de sécurité, du mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), que dirige Mme Johnson.

Mais la Représentante spéciale s'est aussi voulue optimiste, en soulignant les progrès accomplis dans plusieurs domaines par la jeune nation d'Afrique de l'Est, que ce soit la participation politique, l'adoption de lois importantes et la transparence des dépenses publiques, qui forment selon elle le socle d'une bonne gouvernance démocratique.

« Le gouvernement a également démontré son engagement très ferme pour mettre fin aux tensions intercommunautaires et entamé d'ambitieux programmes de réforme dans le secteur de la sécurité. En dépit des obstacles rencontrés au cours de ses 12 premiers mois d'existence, et en dépit de crises récentes, le Soudan du Sud peut se targuer d'avoir réalisé des avancées conséquentes », a affirmé Mme Johnson, qui a longuement souligné le rôle de la MINUSS dans ce contexte.

Ainsi, a-t-elle expliqué, la Mission a œuvré sans relâche à la promotion de la démocratie et du pluralisme politique dans le pays, en appuyant le processus d'élaboration de la loi des partis politiques et de la loi électorale et en plaidant pour un processus inclusif. « Il est très satisfaisant de constater qu'une approche consultative a été privilégiée et que l'Assemblée nationale législative a ensuite entériné ces deux législations pionnières. »

Suivant l'avis de la MINUSS, le Gouvernement a par ailleurs établi une commission nationale, formé de représentants de différents partis politiques, afin d'encadrer le processus constitutionnel, même si cet organe n'a pas encore entamé ses travaux. Enfin, la Représentante spéciale s'est félicitée des efforts constants déployés par le Président du Soudan du Sud pour réintégrer les chefs de milices.

Mme Johnson s'est aussi félicitée de l'ambitieuse réforme du secteur de la sécurité lancée à l'initiative du Ministre de l'Intérieur sud-soudanais, en particulier s'agissant de la police, et qui bénéficie de l'appui de la MINUSS et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), comme de plusieurs initiatives visant à moderniser le système judiciaire.

La Représentante spéciale n'a pas manqué de rappeler que la protection des civils figurait au cœur du mandat de la MINUSS, ce qu'a réitéré le Conseil de sécurité hier à l'unanimité dans sa résolution. « Grâce aux mesures prises par les forces sud-soudanaises et les Casques bleus des Nations Unies, les vies de milliers de civils ont pu être épargnées lors des affrontements qui ont éclaté l'an dernier dans l'état de Jonglei », a-t-elle rappelé, soulignant que la Mission s'efforçait désormais d'y appuyer le processus de réconciliation lancé depuis entre communautés adverses.

Mme Johnson a en outre jugé que les questions en suspens relatives à la mise en œuvre de l'Accord de paix global entre le Soudan et le Soudan du Sud devaient être réglées au plus vite, dans la mesure où les tensions et les violences entre les deux pays frontaliers ralentissent le Soudan du Sud dans les efforts qu'il déploie pour consolider ses institutions.

La reprise des négociations entre les deux parties à Addis-Abeba est un signe encourageant en ce sens, a-t-elle estimé, avant de souhaiter que les divergences soient surmontées avant l'échéance du 2 août, « pour que le Soudan du Sud puisse entamer sa seconde année d'existence sur un meilleur pied que la première ».