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ONU : décès maternels réduits de moitié en 20 ans, mais il faut faire plus

Une mère avec son enfant. Photo FNUAP/Sawiche Wamunza
Une mère avec son enfant. Photo FNUAP/Sawiche Wamunza

ONU : décès maternels réduits de moitié en 20 ans, mais il faut faire plus

Le nombre de femmes qui meurent pendant la grossesse et des suites de complications lors de l'accouchement a diminué de presque la moitié depuis 20 ans, selon des estimations publiées mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et la Banque mondiale.

« Je me félicite de constater que le nombre de femmes qui meurent lors de la grossesse ou en couches continue de baisser. Cela montre que les efforts accrus des pays, avec le soutien du FNUAP et des autres partenaires pour le développement, portent leurs fruits. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Notre travail continue pour sécuriser chaque grossesse et chaque accouchement », a déclaré le Directeur exécutif du FNUAP, Babatunde Osotimehin, dans un communiqué de presse.

Le rapport intitulé « Tendances de la mortalité maternelle de 1990 à 2010 » montre que durant cette période, le nombre de décès maternels a chuté de 543.000 à 287.000 par an, soit une baisse de 47%. Si des progrès considérables ont été atteints dans presque toutes les régions du monde, de nombreux pays particulièrement en Afrique sub-saharienne n'atteindront pas le cinquième objectif du millénaire pour le développement (OMD) de réduire la mortalité maternelle de 75% entre 1990 et 2015.

Toutes les deux minutes, une femme meurt de complications liées à la grossesse. Les quatre causes majeures sont l'hémorragie lors de l'accouchement, des infections, une hypertension pendant la grossesse ou encore des avortements dans des conditions dangereuses. 99% des décès maternels ont lieu dans des pays en développement et la majorité aurait pu être évitée avec une intervention médicale.

« Nous savons exactement ce qu'il faut faire pour éviter les décès maternels. Il faut améliorer l'accès à la planification familiale volontaire, investir dans le renforcement des compétences du personnel médical et des sages-femmes et assurer l'accès à des services obstétriques d'urgence en cas de complications. Ces actions ont prouvé leurs efficacité à sauver des vies et à accélérer la cadence pour atteindre l'OMD cinq », a souligné le Dr. Osotimehin.

Il existe des disparités entre les régions et entre les pays d'une même région. Un tiers de l'ensemble des décès maternels ont lieu dans deux pays : en 2010, presque 20% des décès (56.000) ont eu lieu en Inde et 14% (40.000) au Nigéria. Sur les 40 pays au monde qui enregistrent les plus forts taux, 36 sont en Afrique sub-saharienne.

La région qui a réussi les plus grands progrès dans la prévention des décès maternels est l'Asie de l'est, qui a un taux de prévalence de la contraception de 84%. Ce taux s'élève à juste 22% pour l'Afrique sub-saharienne.

« Plus de 250.000 femmes meurent lors de la grossesse ou en couches chaque année, et plus de 215 millions de femmes n'ont pas accès aux moyens de contraception modernes. L'accès à la planification familiale volontaire n'est pas seulement un droit humain, mais permettrait également de réduire d'un tiers le nombre de décès maternels. Il s'agit donc d'une stratégie de santé publique efficace et peu onéreuse », a expliqué le Dr. Osotimehin.