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L'ONU se félicite du bon déroulement des élections serbes au Kosovo

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Rick Bajornas
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Farid Zarif. ONU Photo/Rick Bajornas

L'ONU se félicite du bon déroulement des élections serbes au Kosovo

Le Représentant spécial du Secrétaire général au Kosovo, Farid Zarif, s'est félicité lundi devant les membres du Conseil de sécurité du bon déroulement, le 6 mai, des élections générales et présidentielle serbes au Kosovo, en s'inquiétant cependant de la persistance d'actes criminels dans les zones ethniquement mixtes.

« Le succès de l'opération de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) démontre la gestion efficace, par la communauté internationale, d'une question sensible », a affirmé M. Zarif, qui dirige également la Mission d'administration intérimaire au Kosovo (MINUK), lors de cette séance du Conseil de sécurité à laquelle participaient le Ministre des affaires étrangères de la Serbie, Vuk Jeremic, et Enver Hoxhaj, du Kosovo.

Le chef de la MINUK s'est dit toutefois très préoccupé par les incidents liés à la sécurité et par les actes criminels graves qui se sont produits dans les zones ethniquement mixtes, en particulier dans le nord du Kosovo.

« La fréquence de ce type d'incidents est bien la preuve qu'il n'y a pas de stabilité », a-t-il affirmé, avant de condamner la rhétorique politique « incendiaire et opportuniste » à laquelle recourent les responsables politiques locaux. Ces comportements constituent un obstacle aux efforts entrepris pour réaliser des objectifs bien plus sérieux, a-t-il déploré.

Selon lui, la formation d'un nouveau gouvernement en Serbie et l'absence d'élections générales au Kosovo au cours des 18 prochains mois devraient encourager un engagement politique plus favorable.

De son côté, Enver Hoxhaj, du Kosovo, a attiré l'attention sur le fait que la Serbie n'avait pas cherché à organiser d'élections locales dans les trois municipalités du nord du Kosovo. C'est un bon signe, car la Serbie commence à accepter la réalité d'un Kosovo indépendant, a-t-il estimé.

Il s'est en revanche inquiété du maintien, par la Serbie, de « structures illégales de police » dans les trois municipalités du nord du Kosovo, en accusant notamment ce pays de chercher à créer les conditions propices à une partition territoriale. « La stabilité du Kosovo dans son ensemble et de l'architecture sécuritaire dans la région dépend de la situation dans le nord du Kosovo », a-t-il souligné.

Le Ministre serbe des affaires étrangères et M. Hoxhaj ont, par ailleurs, commenté le dialogue technique facilité par l'Union européenne entre Belgrade et Pristina, qui porte notamment, comme l'a précisé M. Jeremic, sur la question sensible de la représentation et de la coopération régionales.

M. Hoxhaj s'est félicité, quant à lui, de la signature, le 24 février, d'un accord qui permet dorénavant au Kosovo d'être représenté à des réunions régionales. Il a cependant averti que la crédibilité de l'ensemble du processus de dialogue était remise en cause du fait de l'absence de mise en œuvre par la Serbie, en citant notamment la persistance de barrages routiers dans les municipalités du nord du Kosovo et l'arrestation systématique de citoyens kosovars par les autorités serbes.

M. Jeremic a affirmé que la Serbie était pleinement engagée dans le processus de dialogue avec Pristina. Les désaccords portant sur le statut ne doivent pas constituer un frein à la résolution des autres questions pratiques, a-t-il dit, avant d'insister sur la nécessité de « mener des pourparlers de bonne foi ».

Le chef de la diplomatie serbe a par ailleurs dénoncé l'acquittement, le 2 mai, de Fatmir Limaj, ancien responsable de l'Armée de libération du Kosovo (ALK) pour des crimes de guerre commis en 1999. Ce verdict a choqué l'opinion publique serbe, a-t-il déclaré.