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Guinée-Bissau : l'ONU condamne un coup d'Etat militaire

Le bâtiment de l'Assemblée nationale en Guinée-Bissau.
Le bâtiment de l'Assemblée nationale en Guinée-Bissau.

Guinée-Bissau : l'ONU condamne un coup d'Etat militaire

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité ont vivement condamné vendredi un coup d'Etat par des éléments des forces armées en Guinée-Bissau et ont appelé les mutins à relâcher le Président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et Conseil de sécurité ont vivement condamné vendredi un coup d’Etat par des éléments des forces armées en Guinée-Bissau et ont appelé les mutins à relâcher le Président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Dans une déclaration à la presse de la Présidence du Conseil de sécurité, qui est occupée en avril par les Etats-Unis, les membres du Conseil ont condamné « la prise du pouvoir aux mains du gouvernement légitime de Guinée-Bissau par des éléments de ses forces armées. »

« Les membres du Conseil de sécurité dénoncent fermement cette incursion de l’armée dans la vie politique. Ils appellent ces éléments à garantir la sécurité du Président par intérim Raimundo Pereira, du Premier ministre Carlos Gomes Junior et de tous les autres hauts responsables actuellement détenus, et exigent leur libération immédiate », ajoute la déclaration.

Le Conseil de sécurité note avec regret que ces événements se déroulent peu de temps avant le lancement de la campagne pour le second tour de l’élection présidentielle. Les membres du Conseil de sécurité « exigent la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel et du gouvernement légitime afin de permettre l’achèvement du processus électoral en cours, y compris les élections législatives. »

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a également condamné avec la plus grande fermeté la saisie inconstitutionnelle du pouvoir menée par les forces armées de Guinée-Bissau le 12 avril.

« Le Secrétaire général est extrêmement préoccupé par les rapports faisant état de l’arrestation et de la détention de hauts responsables de l'État. Il appelle les forces armées de Guinée-Bissau à relâcher immédiatement et sans condition tous les personnes détenues et à garantir la sûreté et la sécurité de la population ainsi que celles des membres de la communauté internationale présents en Guinée-Bissau », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

« Le Secrétaire général souligne la nécessité pour les forces armées et leur commandement de respecter l'autorité civile, l'ordre constitutionnel et l'état de droit et de prendre des mesures urgentes et immédiates pour le retour à l'ordre civil dans le pays. Il appelle le peuple de Guinée-Bissau à garder son calme et à s'abstenir de toute violence ou d'actes de vandalisme durant cette période. Il renouvelle l'engagement des Nations Unies à continuer de soutenir les autorités constitutionnellement élues de Guinée-Bissau afin d'assurer la paix et la stabilité dans le pays », a-t-il ajouté.

Le deuxième tour de l'élection présidentielle en Guinée-Bissau devait avoir lieu le 29 avril, opposant le Premier ministre Carlos Gomes Junior et l'ancien Président Kumba Yala. Cette élection anticipée était organisée à la suite du décès du Président Malam Bacai Sanha en janvier.

Début avril, dans une déclaration à la presse, le Conseil de sécurité avait exhorté les partis politiques en Guinée-Bissau à dialoguer avant le second tour des élections afin de garantir une issue pacifique au processus électoral et maintenir l'unité et la stabilité du pays.

Lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité fin mars, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, Joseph Mutaboba, avait noté que le Président Sanha était une force modératrice ayant une influence considérable sur les différents acteurs dans le pays et que l'élection présidentielle serait cruciale pour restaurer l'ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.