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Le PNUD salue les progrès réalisés en Haïti deux ans après le séisme

L'Administratrice du PNUD Helen Clark (à droite) avec le Président d'Haïti Michel Martelly. Photo PNUD
L'Administratrice du PNUD Helen Clark (à droite) avec le Président d'Haïti Michel Martelly. Photo PNUD

Le PNUD salue les progrès réalisés en Haïti deux ans après le séisme

Au cours de sa deuxième visite en Haïti après le tremblement de terre dévastateur de janvier 2010, l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, s'est dite impressionnée par les progrès visibles observés dans la capitale, Port-au-Prince, deux ans après la catastrophe qui a bouleversé le pays et coûté la vie à 200.000 personnes.

« J'ai observé une énorme différence avec la désolation dont j'avais été témoin quatre jours après le séisme : les rues de Port-au-Prince revivent. », a constaté Helen Clark. « J'ai confiance en la capacité des Haïtiens à reconstruire leur propre pays. »

Plus de 60% des 10 millions de mètres cubes de gravats résultant du tremblement de terre ont été déblayés au cours de l'une des plus vastes opérations de ce type menée par les Nations Unies et ses partenaires, et coordonnée par le PNUD.

Plus de 80.000 bâtiments de la capitale, Port-au-Prince, et de ses environs se sont effondrés suite au séisme d'une magnitude de 7,0 qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010, produisant un volume de béton, acier et autres débris équivalent à 4.000 piscines olympiques.

Le PNUD a aidé l'État à mettre au point une Stratégie nationale de gestion des décombres, et a créé une Bourse aux débris pour coordonner le réemploi des gravats dans la reconstruction des bâtiments, des maisons, et des infrastructures. Rien que cette année, un total de 25.000 mètres cubes ont été fournis à divers projets et organisations à travers la Bourse aux débris.

« La collecte des décombres a été très impressionnante. », a remarqué Nigel Fisher, le coordinateur de l'action humanitaire des Nations Unies et coordinateur résident du PNUD. « Le ramassage de plus de la moitié des débris s'est déroulé à un rythme nettement plus élevé qu'à Aceh, en Indonésie, après le tsunami, ou à Manhattan après le 11 septembre. »

Lors d'une rencontre avec les représentants du gouvernement, Helen Clark a insisté sur le besoin de poursuivre le partenariat à long terme du PNUD avec l'État, afin de renforcer la protection civile et de réduire les risques liés aux catastrophes naturelles dans le futur, tout en continuant à améliorer la capacité des institutions haïtiennes à fournir des services de qualité à la population.

L'Administratrice du PNUD a également rencontré un groupe de dirigeantes haïtiennes du secteur privé, de l'administration et de la société civile. Il rassemblait des femmes chefs d'entreprises exportatrices de fruits, le Ministre du tourisme ainsi que des personnalités influentes d'organisations non gouvernementales nationales plaidant en faveur de la condition des femmes.

Bien qu'à la tête de plus de 40% des ménages haïtiens, les femmes n'occupent que 4% des sièges au parlement, et presque 60% d'entre elles ne savent ni lire ni écrire.

Haïti affiche également le taux de fertilité le plus élevé de la région : 4,8 naissances par femme (de 15 à 49 ans), et le taux de mortalité maternelle le plus élevé de l'Amérique latine et des Caraïbes, soit 670 décès pour 100.000 naissances vivantes.

« Avec une population constituée pour plus de la moitié par des femmes et à plus de 50% par des jeunes de moins de 25 ans, il est temps pour Haïti de transformer ce potentiel en réelles opportunités », a noté Maryse Penette-Kedar, consultante principale de Royal Caribbean et présidente de sa filiale haïtienne.

Helen Clark a également visité Place St. Pierre, un des six camps prioritaires de personnes déplacées à l'intérieur du pays, dont les résidents ont tous été relogés grâce au projet phare du gouvernement de Haïti, le « Projet 16/6 », qui cherche à remettre en état les communautés sinistrées afin d'accélérer le retour des résidents des camps en toute sécurité.

Vendredi, Helen Clark devait inaugurer le Projet de plan de prévention du risque sismique pour le Nord, dans la ville côtière de Cap-Haïtien, en compagnie de Thierry Mayard-Paul, le ministre de l'Intérieur et du Développement local, d'Yvon Alteon, le délégué du département du Nord, et de Wilbreon Bean, le maire de Cap-Haïtien.

Pour clôturer sa visite de quatre jours, l'Administrateur du PNUD doit visiter le Centre d'appui pour le renforcement des maisons endommagées, connu localement sous l'acronyme CARMEN. Cette initiative de l'État haïtien et du PNUD a donné aux communautés affectées à Port-au-Prince et dans la ville de Léogâne, les moyens de prendre elles-mêmes en charge la réparation des maisons, grâce à des évaluations techniques et à des formations à la construction.

À l'heure actuelle, 8.000 familles se sont déjà inscrites pour prendre part au projet, au bénéfice de 19.000 personnes. Quelque 5.000 participants ont déjà été formés aux techniques de construction et 3.000 maisons endommagées ont été évaluées.

Plus de 2.000 transferts d'argent par téléphonie mobile sont prévus dans les trois prochains mois au profit de 1.000 familles à faible revenu, qui recevront chacune une subvention maximale de 500 dollars pour l'achat de matériaux de construction tels que du ciment, du fer et du bois, dans une série de magasins agréés par le projet pour garantir des produits de qualité à des prix abordables.