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Mali : le HCR accroît son aide alors que l'afflux redouble vers les pays voisins

Une réfugiée malienne se repose dans un abri de fortune à Gaoudel, dans le nord du Niger. Photo HCR/H. Caux
Une réfugiée malienne se repose dans un abri de fortune à Gaoudel, dans le nord du Niger. Photo HCR/H. Caux

Mali : le HCR accroît son aide alors que l'afflux redouble vers les pays voisins

Le nombre des personnes qui ont fui la violence au nord du Mali vers les pays voisins en quête de sécurité a doublé ces dix derniers jours, alors que les combats continuent entre les rebelles touaregs et l'armée malienne, a indiqué vendredi le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Plus de 44.000 personnes ont passé les frontières vers la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso, selon les statistiques d'enregistrement des autorités de ces pays, contre 22.000 personnes enregistrées au 7 février dernier », a indiqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève.

Des combats auraient eu lieu ces derniers jours à Tessalit, dans la région de Kidal au Mali, ainsi qu'à Tinezewadern à la frontière avec l'Algérie, ce qui pourrait forcer encore d'autres personnes à fuir le Mali vers les pays voisins, a-t-elle ajouté.

« Alors que l'afflux se poursuit, nos équipes intensifient l'assistance aux réfugiés qui ont trouvé refuge et monté des abris de fortune dans des villages frontaliers avec le Mali. L'assistance humanitaire est essentielle, car la région du Sahel est confrontée à une sévère crise alimentaire après plusieurs années de sécheresse », a-t-elle dit.

En Mauritanie, les autorités ont déjà enregistré un total de 18.312 réfugiés maliens, y compris 2.213 d'entre eux qui sont arrivés ces deux derniers jours. La majorité des nouveaux arrivants sont originaires de la région de Léré au Mali. Les autres proviennent des alentours de Léré, Mopti et Tombouctou. Ils ont trouvé refuge dans le village de Fassala situé à trois kilomètres de Léré.

« Notre équipe d'urgence déployée en Mauritanie coordonne la distribution de vivres et d'autres articles essentiels à 5.000 réfugiés et nous faisons notre possible pour atteindre d'autres personnes dans le besoin. Le HCR a acheté l'équivalent de rations alimentaires de 15 jours pour 8.000 autres réfugiés. Nous acheminons aussi par camion de l'eau dans les zones accueillant des réfugiés et nous transportons du matériel médical d'urgence fourni par des partenaires », a précisé Mme Fleming.

« A partir d'aujourd'hui, nos équipes vont travailler pour réhabiliter le camp de Mbéra qui avait accueilli des réfugiés touaregs dans les années 1990. Le site compte déjà plusieurs points d'eau et les structures que nous allons rénover seront utilisées pour des écoles et des centres de santé », a-t-elle ajouté.

Parallèlement, au Niger, deux avions cargo spécialement affrétés ont atterri la nuit dernière à Niamey, la capitale, avec 2.500 tentes à leur bord depuis notre entrepôt de Douala, au Cameroun, dont une cargaison de 500 tentes qui sera transportée vers le Burkina Faso. Des camions chargés de biens de secours devraient arriver à Niamey et Ouagadougou depuis l'entrepôt du HCR à Accra, au Ghana.

Selon les estimations gouvernementales, on compte désormais 18.000 personnes qui ont traversé depuis le Mali vers le nord du Niger ces quatre dernières semaines. Ce chiffre inclut des ressortissants nigériens qui vivent et travaillent au Mali depuis des années et qui sont revenus au Niger du fait de l'insécurité. Les réfugiés expliquent qu'ils sont partis car les autorités et la police avaient abandonné leurs villages et qu'ils ne se sentaient plus en sécurité. Certains ont fait état d'attaques menées par des bandits qui ont volé leurs possessions et leur bétail.

Au Burkina Faso, plus de 8.000 personnes ont traversé la frontière depuis le Mali. Elles vivent principalement dans des camps de fortune au nord du pays ainsi qu'au sein de familles d'accueil ou dans des logements qu'elles louent à Ouagadougou.

Les combats entre les rebelles touaregs du Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA) et les forces gouvernementales ont repris le 17 janvier dernier au Mali, en violation d'un accord conclu en 2009 qui avait officiellement mis fin à la rébellion touareg.