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Guinée : l'ONU salue l'inculpation d'un militaire pour viols collectifs

La Représentante spéciale sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström. Photo ONU/Rick Bajornas
La Représentante spéciale sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström. Photo ONU/Rick Bajornas

Guinée : l'ONU salue l'inculpation d'un militaire pour viols collectifs

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a salué vendredi la décision d'un tribunal en Guinée de poursuivre le lieutenant colonel Moussa Tiegboro Camara pour des viols collectifs et autres atrocités commises à Conakry le 28 septembre 2009.

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a salué vendredi la décision d’un tribunal en Guinée de poursuivre le lieutenant colonel Moussa Tiegboro Camara pour des viols collectifs et autres atrocités commises à Conakry le 28 septembre 2009.

Le lieutenant colonel Camara est le Directeur de l’Agence nationale de lutte contre le trafic de stupéfiants, la criminalité et le terrorisme. Il est le fonctionnaire le plus haut placé à être inculpé pour son implication dans le massacre. La justice en Guinée a été retardée mais cette décision montre que la justice ne peut pas être niée, selon Mme Wallström.

« En novembre dernier, j’ai visité la Guinée et j’ai rencontré des victimes de viol, des représentants d’associations de victimes et des représentants du gouvernement. Un communiqué commun a été formulé entre l’ONU et le gouvernement qui indique l’engagement du gouvernement à combattre l’impunité et à prévenir la violence sexuelle », a déclaré Mme Wallström.

« Les poursuites lancées récemment sont un pas dans la bonne direction. C’est une indication qu’aucun fonctionnaire n’est au-dessus de la loi et qu’aucun citoyen n’est en-dessous de la loi », a-t-elle ajouté.

La Commission d’enquête internationale qui avait effectué des enquêtes sur le massacre, a confirmé qu’au moins 150 manifestants non-armés avaient été tués et 109 femmes avaient été violées ou avaient subi d’autres formes de violence sexuelle. Bien que la Commission d’enquête ait indiqué que ces attaques systématiques étaient probablement assimilables à des crimes contre l’humanité, le travail de la justice a été très lent.

Deux ans après les faits, rares sont les auteurs qui ont été traduits en justice. Le nouveau gouvernement démocratique de la Guinée s’est engagé à poursuivre tous ceux qui sont suspectés d’avoir commis des abus, en accord avec les standards internationaux. Il a aussi garanti la sécurité des victimes, des témoins et du personnel judiciaire.