L'actualité mondiale Un regard humain

En visite à Gaza, Ban Ki-moon appelle Israël à alléger davantage le blocus

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à gauche) salue une élève lors de sa visite d'une école à Khan Younis, à Gaza, Photo ONU/Shareef Sarhan
Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à gauche) salue une élève lors de sa visite d'une école à Khan Younis, à Gaza, Photo ONU/Shareef Sarhan

En visite à Gaza, Ban Ki-moon appelle Israël à alléger davantage le blocus

Lors d'une visite à Gaza jeudi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé Israël à prendre des mesures supplémentaires pour alléger le blocus et a rappelé que Gaza était une priorité pour les Nations Unies.

« L'actuel calme précaire doit être maintenu », a déclaré le Secrétaire général lors d'une conférence de presse à Khan Younis. « Israël a pris des mesures pour alléger le blocus. Davantage doit être fait. Je pousse fortement pour des changements qui permettent aux Nations Unies et à d'autres de faire leur travail. »

« Israël doit ouvrir les points de passage de Gaza pour tous les matériaux de construction, notamment les granulats, les barres de fer et le ciment. Un flux constant d'approbations pour les projets des Nations Unies est aussi crucial », a-t-il ajouté.

Selon lui, les points de passage de Gaza doivent également être ouverts pour les exportations. « Il y a un énorme potentiel économique inexploité qui nécessite un accès aux marchés, notamment la Cisjordanie et Israël ».

Enfin, une plus grande liberté de mouvement pour les gens est nécessaire, selon le Secrétaire général. « Gaza est une priorité pour les Nations Unies », a-t-il dit.

Ban Ki-moon a visité un projet de construction de logements et d'une école par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Il a rencontré des élèves dans leur salle de classe. Il a aussi rencontré des enfants qui ont été grièvement blessés lors du conflit de 2009, a précisé son porte-parole dans une déclaration à la presse.

A son entrée dans la bande de Gaza, le Secrétaire général a été accueilli par des manifestants. "Je partage pleinement leur frustration et leurs préoccupations. C'est pourquoi je viens ici pour la troisième fois", a-t-il dit ensuite lors de la conférence de presse en réponse à la question d'un journaliste sur cet accueil mouvementé.

Des représentants de la société civile ont annulé un déjeuner avec Ban Ki-moon pour protester contre le sort des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. « Le Secrétaire général regrette cette occasion manquée pour un échange important avec des représentants de la société civile de Gaza », a dit son porte-parole.

« Le Secrétaire général est préoccupé par le sort des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Hier soir, il a rencontré le Ministre palestinien chargé de la question des prisonniers, Issa Karake, et a reçu une lettre précisant ses préoccupations », a-t-il ajouté. « Les Nations Unies continuent d'appeler Israël à respecter ses obligations en vertu du droit international. »

Le Secrétaire général s’est ensuite rendu dans le sud d'Israël, où il a visité le collège Sapir, dans la ville de Sderot. Il y a rencontré les survivants d’une attaque à la roquette contre un bus scolaire l’an dernier. Il a déclaré que "rien ne justifiait les tirs aveugles de roquettes et de mortiers sur le territoire israélien".

Ban Ki-moon a également prononcé un discours à la Conférence Herzliya 2012 à Tel Aviv. Il y a évoqué le Printemps arabe et son impact dans la région.

"Certains en Israël, et ailleurs, voient ces événements avec préoccupation", a-t-il dit. "Pour parler franchement entre amis, je dirais que cela me peine d'entendre de telles plaintes. Je suis Secrétaire général des Nations Unies, une organisation dédiée à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme", a-t-il ajouté. "Il est difficile de ne pas voir ces événements de l'année passée comme l'accomplissement de nos plus nobles aspirations."

Ban Ki-moon s'est félicité d'une nouvelle Egypte et d'une nouvelle Tunisie sur la voie de la démocratie, d'une nouvelle Libye libérée. "Nous ne devrions pas perpétuer l'illusion que le monde arabe n'est pas prêt pour la démocratie", a-t-il affirmé.

Le Secrétaire général devait aussi rencontrer le Ministre israélien de la défense, Ehud Barak, avant de repartir pour New York, a précisé son porte-parole.