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Arabie saoudite : l'ONU inquiète de l'usage de la peine de mort et de la torture

Rupert Colville, porte-parole de la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Rupert Colville, porte-parole de la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Arabie saoudite : l'ONU inquiète de l'usage de la peine de mort et de la torture

Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa préoccupation concernant l'usage de la peine de mort en Arabie saoudite et le fait qu'elle ait beaucoup augmenté en 2011.

Selon les informations du HCDH, le nombre d'exécutions a presque triplé par rapport à 2010. L'Arabie saoudite applique la peine de mort pour un grand nombre d'infractions. En décembre, une femme de plus a été mise à mort pour des accusations de sorcellerie.

« Ce qui est encore plus inquiétant c'est que les procès devant les tribunaux sont souvent d'un niveau bien inférieur aux standards internationaux pour un procès équitable, et il semblerait que l'usage de la torture pour extraire des confessions est très répandu », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

« Nous appelons le royaume d'Arabie saoudite à respecter les standards internationaux qui garantissent un procès équitable et protègent les droits de ceux qui risquent la peine de mort, à progressivement restreindre l'usage de la peine de mort et à réduire le nombre d'infractions sanctionnées par la peine de mort », a-t-il ajouté.

Le porte-parole a également fait part de l'inquiétude du HCDH concernant la peine d'« amputation croisée » pour six hommes condamnés pour vol de grand chemin. La Cour suprême du royaume a confirmé leur condamnation le 24 décembre, ce qui signifie que les hommes seront amputés de leur main droite et de leur pied gauche.

« Nous demandons aux autorités de cesser d'utiliser ces châtiments cruels, inhumains et dégradants. En tant que signataire de la Convention contre la torture, l'Arabie saoudite est tenue d'interdire de façon absolue l'usage de la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants », a souligné M. Colville.