L'actualité mondiale Un regard humain

A Mogadiscio, le chef du HCR appelle à davantage d'aide pour les Somaliens

Le chef du HCR, Antonio Guterres, discute avec des déplacés somaliens à Dollow, dans le sud-ouest de la Somalie.
Le chef du HCR, Antonio Guterres, discute avec des déplacés somaliens à Dollow, dans le sud-ouest de la Somalie.

A Mogadiscio, le chef du HCR appelle à davantage d'aide pour les Somaliens

Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres, a exhorté jeudi la communauté internationale à augmenter l'aide aux déplacés Somaliens lors d'une visite dans la capitale de la Somalie, Mogadiscio.

« Nous assistons à une combinaison mortelle mêlant conflit, sécheresse et misère et dont les proportions sont sans commune mesure avec l'aide apportée. L'ensemble de la communauté humanitaire doit augmenter l'assistance pour atteindre les personnes dans le besoin partout en Somalie », a déclaré M. Guterres lors d'une visite dans un camp de déplacés situé sur le terrain de la cathédrale de la ville. C'était la première visite d'un chef du HCR à Mogadiscio depuis les années 1990.

Pour la plupart des 400.000 personnes déplacées dans et autour de Mogadiscio, l'aide est difficile à trouver et la survie est un combat de tous les jours. Au cours des derniers deux mois, plus de 100.000 Somaliens, pour la plupart des éleveurs de bétail, se sont réfugiés dans la capitale après avoir fui les régions du Bas Shabelle, Bay et Bakool ravagés par la sécheresse.

Les déplacés vivent maintenant entassés dans des camps dans la ville et ils ont besoin d'une aide urgente. Nombreux sont ceux qui survivent grâce aux dons de la population locale. Dans le campement de Maajo dans la banlieue de Mogadiscio, M. Guterres a visité un centre de distribution de bâches en plastique et d'ustensiles de cuisine. Il a rencontré une femme avec un petit garçon âgé de deux ans. Elle a expliqué qu'elle a quitté sa terre au Bas Shabelle neuf jours auparavant pour trouver de l'aide dans la capitale après que toutes ses bêtes sont mortes à cause de la sécheresse. Elle a dû laisser ses cinq autres enfants sur place avec sa mère et elle était très inquiète pour eux.

Face aux journalistes, M. Guterres a expliqué que les travailleurs humanitaires sont confrontés à de grandes difficultés d'accès et de capacités. « Ma plus grande inquiétude est que s'il n'y a pas assez d'assistance, la tragédie humanitaire risque de s'aggraver », a-t-il averti.

Les estimations de l'ONU montrent qu'un Somalien sur trois a besoin d'une aide humanitaire d'urgence et qu'un tiers des enfants dans le centre et le sud de la Somalie souffrent de malnutrition. La situation sécuritaire de la capitale s'est améliorée au mois d'août au centre de Mogadiscio suite au repli des milices Al Shabaab.

Lors d'une rencontre entre le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et le Président somalien Sharif Ahmed, ce dernier a fait part de sa préoccupation concernant les risques sanitaires comme les épidémies de choléra dans les camps de déplacés. « Il faut immédiatement nourrir les déplacés et aider les personnes que nous ne pouvons pas atteindre », a dit le Président.