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Une experte salue l'adoption par l'OIT de normes protégeant les travailleurs domestiques

Une experte salue l'adoption par l'OIT de normes protégeant les travailleurs domestiques

Gulnara Shahinian, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage.
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, Gulnara Shahinian, a salué lundi l'adoption par l'Organisation internationale du travail (OIT) de la Convention sur le travail décent pour les travailleuses et les travailleurs domestiques qui constitue une étape décisive dans la protection du droits de millions de travailleurs dans le monde.

« Le travail domestique rémunéré, lorsque le droit des travailleurs est respecté et protégé, constitue une contribution précieuse à la société », a déclaré lundi Mme Shahinian par communiqué.

« Cette Convention reconnaît les droits des travailleurs domestiques et contribuent de manière significative au combat contre la servitude domestique », a-t-elle ajouté.

La servitude domestique ou l'esclavage est une situation de vulnérabilité lorsqu'une personne est forcée physiquement ou moralement de travailler sans contre partie financière et privée de liberté et dont la dignité est bafouée. Les enfants sont particulièrement vulnérables à la servitude domestique, spécialement les filles.

« Comme de nombreuses autres formes d'esclavage, la servitude domestique apparaît dans l'ombre de nombre de secteurs de l'économie informelle. C'est la première fois que la protection des droits est en train de s'étendre pour travailler sur le secteur informel », a précisé l'experte.

« La ratification rapide de la Convention va permettre de restaurer la dignité de nombre d'hommes, de femmes et d'enfants », a-t-elle conclu.

Des estimations récentes de l'OIT basées sur des enquêtes nationales et/ou des recensements réalisés dans 117 pays situent le nombre de travailleurs domestiques à 53 millions au moins, mais les spécialistes estiment qu'il pourrait dépasser largement les 100 millions à travers le monde, compte tenu du fait que ce type de travail est souvent dissimulé et non répertorié. Dans les pays en développement, ils représentent au moins 4 à 12% de l'emploi salarié. Quelque 83% de ces travailleurs sont des femmes ou des jeunes filles et beaucoup sont des travailleuses migrantes.