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Libye : une semaine de violences dans un camp de réfugiés à la frontière tunisienne

Libye : une semaine de violences dans un camp de réfugiés à la frontière tunisienne

Des réfugiés à la frontière entre la Libye et la Tunisie.
Le camp de réfugiés de Choucha en Tunisie, où sont réfugiées des personnes fuyant les violences en Libye, a été le théâtre de violents affrontements tout au long de la semaine, a déclaré vendredi une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming.

Environ 4.500 réfugiés et travailleurs migrants, principalement des Somaliens, des Erythréens et des Soudanais, sont actuellement hébergés dans le camp de Choucha, à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Ils attendent une évacuation humanitaire vers leurs pays d'origine ou d'autres solutions.

Rappelant le fil des événements violents de la semaine, Melissa Fleming a expliqué que quatre Erythréens avaient trouvé la mort « lors d'un incendie qui s'est déclaré dans le secteur érythréen du camp dans la nuit de dimanche à lundi ». Une enquête est en cours pour déterminer la cause de cet incendie.

Les problèmes ont continué lundi lorsqu'un groupe de travailleurs migrants a manifesté autour du bureau du HCR dans le camp, pour exiger une réinstallation immédiate. Le personnel du HCR et d'autres travailleurs humanitaires ont été forcés de quitter les lieux. « Certains des manifestants ont bloqué la route nationale entre le poste frontière de Ras Ajdir et le reste de la Tunisie, générant ainsi la colère de la communauté locale tunisienne », a précisé la porte-parole du HCR.

Mardi matin, des affrontements ont eu lieu entre plusieurs groupes dans le camp et le bilan de ces heurts serait d'au moins deux morts. « La situation a dégénéré lorsque 500 habitants des environs ont fait une descente dans le camp. Dans le chaos, d'autres tentes ont été pillées et brûlées. De nombreux résidents du camp ont fui dans le désert environnant. Les autorités tunisiennes ont ramené le calme mardi soir mais, durant toute cette journée, il a été impossible de fournir une assistance dans le camp », a-t-elle encore expliqué.

Mercredi, une équipe inter-agences dirigée par le HCR s'est rendue sur place et a découvert que le camp avait été détruit ou pillé aux deux tiers. En coordination avec le HCR, l'armée tunisienne a distribué des matelas, des couvertures et des vivres.

« Désormais, un grand nombre des résidents du camp de Choucha dorment dans des abris de fortune ou en plein air », a expliqué Melissa Fleming en ajoutant que, jeudi matin, la plupart des agences et des ONG étaient revenues dans le camp et avaient repris leurs activités.

Le personnel du HCR a rencontré les représentants de toutes les communautés dans le camp de Choucha ainsi que les autorités tunisiennes centrales et locales afin de ramener le calme. La priorité absolue reste la sécurité dans le camp, ainsi que la recherche de solutions pour les migrants et les réfugiés.

Le HCR a réitéré vendredi son appel aux donateurs et aux pays de réinstallation pour que des ressources supplémentaires soient versées au programme d'évacuation humanitaire mené par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), et pour la mise à disposition d'autres lieux de réinstallation pour les réfugiés.

« Le HCR a publié un appel de fonds s'élevant à 80 millions de dollars afin de faire face à la situation d'urgence en Tunisie, entre mars et août. A ce jour, nous avons seulement reçu une contribution légèrement supérieure à 48 millions de dollars », a rappelé Melissa Fleming conclusion.