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Libye : les affrontements empêchent les civils de quitter le pays

Libye : les affrontements empêchent les civils de quitter le pays

Le point de passage de Dehiba entre la Tunisie et la Libye.
Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) déclare craindre que les personnes fuyant les combats en Libye ne restent piégées au milieu des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles dans la région frontalière avec la Tunisie.

« L'escalade des hostilités au point de passage de Dehiba à la frontière entre la Libye et la Tunisie a mis un terme à l'exode de réfugiés en provenance de la région des Montagnes de l'Ouest en Libye », a indiqué vendredi une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

« Avant l'intensification des combats jeudi, de longues files de véhicules bondés attendaient de traverser la frontière vers le sud de la Tunisie. Ces trois derniers jours, nous avons observé un nouvel afflux de Libyens venant de la région déshéritée des Montagnes de l'Ouest. Pour la seule journée de mercredi, plus de 3.100 personnes ont traversé la frontière », a-t-elle ajouté.

Le nombre important de personnes arrivées dans la région frontalière de Dehiba au sud-est de la Tunisie exercent une pression sur les camps déjà surpeuplés. Le camp de Remada géré par le HCR et prévu pour 950 personnes, en compte désormais plus de 2.000.

« Le HCR accroît actuellement la capacité d'accueil de ce camp pour atteindre les 5.000 personnes. Pour l'instant, la plupart de ces personnes (plus de 30.000) sont encore hébergées par les communautés locales », a précisé Melissa Fleming.

En coopération avec l'organisation non gouvernementale Islamic Relief, le Programme alimentaire mondial (PAM) et les partenaires locaux, le HCR prévoit de distribuer des vivres et du matériel humanitaire aux milliers de réfugiés ainsi qu'aux communautés locales.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a évacué plus de 5.500 personnes de la ville de Misrata en proie à des affrontements sanglants entre insurgés et forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Qadhafi.

« La situation sécuritaire reste difficile, les forces pro-gouvernementales tentent de reprendre le contrôle du port et les insurgés essaient de prendre l'aéroport », a précisé un porte-parole de l'OIM, Jean-Philippe Chauzy, lors d'une conférence de presse à Genève.

Au total plus de 637.000 personnes ont quitté la Libye depuis la mi-février vers les pays voisins - Tunisie, Egypte, Tchad, Soudan, Algérie et Niger.

Par ailleurs, les Nations Unies poursuivent leurs efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu.

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Libye, Abdul Ilah Al-Khatib, s'est rendu vendredi à Benghazi, le fief des rebelles, pour rencontrer des représentants de l'opposition libyenne.

Jeudi, M. Khatib a rencontré à Ankara le ministre turc des affaires étrangères et à Rome le ministre italien des affaires étrangères pour discuter de la crise en Libye, dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité.