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Avant d'aller à Tchernobyl, Ban Ki-moon appelle à renforcer la sûreté nucléaire

Avant d'aller à Tchernobyl, Ban Ki-moon appelle à renforcer la sûreté nucléaire

La centrale nucléaire de Tchernobyl.
A la veille d'une visite sur le site de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a proposé cinq mesures pour renforcer la sûreté nucléaire à travers le monde, lors d'un Sommet sur l'usage sûr et innovant de l'énergie nucléaire mardi à Kiev.

« Il y a 25 ans, l'explosion à Tchernobyl a projeté un nuage radioactif au-dessus de l'Europe et une ombre à travers le monde. Actuellement, la tragédie à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi se poursuit », a rappelé Ban Ki-moon dans un discours. « C'est le moment d'ouvrir une réflexion sur cette question : comment garantissons-nous un usage pacifique de l'énergie nucléaire et une sûreté maximale ? »

« Nous devons repenser au niveau global cette question fondamentale », a-t-il ajouté. « Parce que les conséquences sont catastrophiques, la sûreté est d'une importance capitale. Parce que les conséquences sont transnationales, elles doivent être débattues au niveau mondial. »

Le Secrétaire général a proposé cinq mesures concrètes pour renforcer la sûreté nucléaire à l'avenir.

D'abord, il considère qu'il est temps d'effectuer une revue complète des critères actuels de sûreté nucléaire, à la fois aux niveaux national et international.

« J'exhorte les Etats à adopter des mesures appropriées pour mettre en œuvre les critères de sûreté les plus élevés possibles, a-t-il dit, citant notamment la formation du personnel, un système d'assurance-qualité fiable, un système de surveillance indépendant et aussi davantage de transparence.

Ensuite, Ban Ki-moon estime qu'il faut renforcer le soutien apporté à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la question de la sûreté nucléaire. « Il est temps de renforcer la capacité de l'AIEA en matière de développement et de mise en œuvre des critères les plus élevés de sûreté nucléaire », a-t-il dit, ajoutant que la Conférence ministérielle de l'AIEA sur la sûreté nucléaire prévue en juin à Vienne servira d'important forum à cet égard.

Troisièmement, le Secrétaire général de l'ONU juge qu'il faut s'intéresser de plus près à la question des catastrophes naturelles et de la sûreté nucléaire. « Les centrales nucléaires doivent être prêtes à supporter aussi bien des tremblements de terre que des tsunamis, des incendies et des inondations », a-t-il dit.

Quatrièmement, il estime qu'il faut à nouveau analyser le rapport coût-bénéfice de l'énergie nucléaire, rappelant que le droit à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire est inscrit dans le Traité sur la non-prolifération nucléaire.

« L'énergie nucléaire devrait continuer à être une ressource importante pour de nombreux pays », a-t-il souligné. « Mais elle doit être sûre de manière crédible et globale. » Pour cette raison, il va lancer une étude au sein du système des Nations Unies sur les implications de l'accident de Fukushima.

Enfin, le Secrétaire général de l'ONU estime qu'il faut établir un lien plus fort entre sûreté nucléaire et sécurité nucléaire. « Bien que la sûreté nucléaire et la sécurité nucléaire sont deux sujets distincts, doper l'un peut renforcer l'autre », a-t-il dit.