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Philippines : un mouvement rebelle s'engage à renoncer à recruter des enfants soldats

Philippines : un mouvement rebelle s'engage à renoncer à recruter des enfants soldats

Radhika Coomaraswany, représentante spéciale du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.
Après une visite aux Philippines, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, et le Front démocratique national des Philippines (FDNP) ont convenu d'élaborer un plan d'action destiné à s'assurer qu'aucun enfant n'est présent dans les rangs de la Nouvelle armée populaire (NAP) ou impliqué dans le conflit qui oppose ce mouvement rebelle au gouvernement central de Manille.

« C'est la première fois que nous avons été en mesure d'atteindre le FDNP et j'espère que nous serons en mesure de signer un plan d'action dès que possible », a déclaré Radhika Coomaraswamy dans un communiqué.

La NAP, comme le Front de libération islamique Moro (FLIM) et le groupe Abu Sayyaf, font parti des organisations ayant recours aux enfants soldats et sont cités à ce titre en annexe des rapports du Secrétaire général de l'ONU sur les enfants dans les conflits armés. Avant que la Représentante spéciale de l'ONU ne rencontre les membres du FDNP, elle avait reçu l'aval du gouvernement philippin qui soutient sans réserve les efforts de l'ONU destinés à engager le dialogue avec le groupe armé.

Au cours de son voyage à Mindanao, Radhika Coomaraswamy s'est entretenue avec la direction du FLIM. Ils ont convenu que le processus de recensement des enfants associés au groupe armé serait achevé dans les neuf prochains mois et que la finalisation du Plan d'action se déroulerait lors d'une nouvelle réunion de haut niveau avec la direction du FLIM.

La Représentante spéciale s'est également félicitée des progrès déjà réalisés dans la mise en œuvre du plan, notamment avec la mise en œuvre de mesures destinées à accroître la sensibilisation des membres du mouvement et des communautés sur les objectifs et la finalité du Plan d'action.

À ce jour, environ 600 enfants ont été recensés dans les rangs du FLIM avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), qui met l'accent sur l'importance d'offrir aux enfants des communautés de la région un accès aux services de base comme les programmes d'éducation et de santé, afin de prévenir leur recrutement par des groupes armés.

« À Mindanao, où les filles et les garçons sont nés dans les communautés où des éléments armés sont une caractéristique constante, nous devons obtenir le soutien du village entier pour que la protection des enfants soit un succès », a souligné Radhika Coomaraswamy, suggérant notamment que des cérémonies officielles soient organisées pour marquer le désengagement des enfants-soldats et le début d'une nouvelle étape dans leur vie.

Evoquant ensuite les efforts des autorités, elle s'est dite « heureuse de voir que le gouvernement des Philippines et ses forces armées se sont engagés à prendre des mesures immédiates et à travailler en étroite collaboration avec l'ONU pour mieux protéger les enfants dans les conflits, prévenir les recrutements, et tenir pour responsables ceux qui ne suivraient pas l'ordre de non-recrutement donné ».

Avec la Représentante de l'UNICEF dans le pays, Vanessa Tobin, Radhika Coomaraswamy a également apporté son soutien à un projet de loi examiné en ce moment par la Chambre des représentants des Philippines sur la protection des enfants dans les conflits armés.

« Il s'agit d'un important projet de loi, non seulement pour protéger les enfants, mais aussi pour responsabiliser ceux qui violent les droits des enfants. Nous exhortons les législateurs à donner la priorité à cette loi historique, qui pourrait devenir un modèle pour les autres pays », a estimé Vanessa Tobin.