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L'ONU appelle la Turquie à garantir la liberté d'expression après l'arrestation de journalistes

L'ONU appelle la Turquie à garantir la liberté d'expression après l'arrestation de journalistes

Navi Pillay.
Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a appelé mardi les autorités turques à garantir la liberté d'expression après l'arrestation le 3 mars dernier de neuf journalistes et écrivains par la police pour leur implication présumée au sein de l'organisation Ergenekon, connue pour avoir essayé de renverser le gouvernement turc.

« Nous appelons la Turquie à garantir la liberté d'opinion et d'expression conformément aux standards internationaux », a dit le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme, Rupert Colville.

« S'il existe de bonnes raisons de supposer que l'un de ces journalistes a commis des crimes en sortant du cadre de ses compétences et de son travail de journaliste, alors ces raisons devraient être transparentes pour les journalistes eux-mêmes, pour leurs avocats et pour nous-mêmes. Inévitablement, des suspicions continueront d'émerger sur ces arrestations et sur leurs motivations politiques », a-t-il insisté.

Parmi les détenus figurent deux journalistes, Ahmet Sik et Nedim Sener, connus pour leurs articles critiques vis-à-vis du système judicaire et de la police turque. Nedim Sener travaille pour le journal Milliyet et Ahmet Sik est co-auteur d'un livre d'enquête sur l'organisation Ergenekon.

« Ils sont détenus sur la base d'un ordre d'un tribunal d'Istanbul qui a autorisé leur détention au motif 'd'une suspicion d'appartenance à l'organisation terroriste Ergenekon et de diffusion de la haine et d'inimitié au sein de la population' », a expliqué le porte-parole.

Le Professeur Yalcin Küçük est également emprisonné. Critique à l'égard du gouvernement, cet écrivain fait déjà l'objet d'une procédure judiciaire pour ses liens présumés avec l'organisation Ergenekon.

« Après avoir été amenés devant les procureurs et avoir été formellement accusés d'être des membres de l'organisation Ergenekon, Ahmet Sik et Nedim Sener ont été emprisonnés le dimanche 6 mars, dans l'attente de leur jugement. Yalcin Küçük et quatre autres journalistes ont été emprisonnés le lendemain », a souligné le HCDH.

L'enquête est soumise au secret, donc les preuves justifiant leur détention ne sont pas rendues publiques. Selon le HCDH, ce manque d'informations crée une atmosphère de suspicions quant aux motivations politiques de ces détentions.