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Côte d'Ivoire : inquiétudes face aux violences ethniques

Côte d'Ivoire : inquiétudes face aux violences ethniques

Des Casques bleus au siège de l'ONUCI à Abidjan.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) a appelé à l'arrêt immédiat des violences et des affrontements interethniques, réclamant des mesures immédiates pour punir leurs auteurs et accorder des réparations aux victimes, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l'homme.

Dans une décision publiée vendredi, l'organe de l'ONU chargé de surveiller l'application de la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discriminations raciales entrée en vigueur en 1969, souligne sa préoccupation face « aux rapports faisant état d'un sérieux déclin des droits de l'homme et de la situation humanitaire en Côte d'Ivoire, avec notamment des tensions ethniques, des incitation à la violence, la xénophobie et la discrimination religieuse et ethnique ».

Le Comité d'experts déplore « que l'impasse politique qui a suivi la proclamation des résultats de l'élection présidentielle continue d'être caractérisée par un certain nombre de violations sérieuses des droits de l'homme à travers le pays ».

Le CERD cite notamment des affrontements ethniques qui ont entraîné de nombreux morts et blessés, des destructions de biens et des déplacements de population à l'intérieur et à l'extérieur du pays. « La situation humanitaire s'aggrave, avec un grand nombre de réfugiés fuyant la Côte d'Ivoire vers les pays voisins, notamment le Libéria », ajoutent les experts.

Le Comité demande aussi au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de continuer d'attirer l'attention du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays, qui « pourrait se transformer en une menace à la paix et la sécurité internationale, avec de larges violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales ».

En conclusion de sa décision, le Comité d'experts rappelle que la Côte d'Ivoire a ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et qu'elle est donc « dans l'obligation de protéger les personnes contre les actes de haine, les incitations à la violence raciale et ethnique ou toute autre forme de violence fondée sur l'appartenance ethnique ».

Dans un point presse au siège de l'ONU à New York, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'est dit vendredi inquiète de la lente réponse des donateurs sur l'urgence en Côte d'Ivoire et au Libéria.

« La communauté humanitaire a besoin de 87 millions de dollars pour répondre à la crise », a déclaré la chef de l'humanitaire de l'ONU. « Aujourd'hui, seulement 15% de cette somme a été alloué. J'exhorte les donateurs à soutenir la réponse humanitaire en Côte d'Ivoire et au Libéria », a-t-elle conclu.