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Côte d'Ivoire : l'ONUCI déplore les violences des derniers jours

Côte d'Ivoire : l'ONUCI déplore les violences des derniers jours

Des Casques bleus au siège de l'ONUCI à Abidjan.
Au deuxième jour de la visite à Abidjan de la délégation de chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) chargée de proposer une solution à la crise postélectorale, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a vivement déploré mardi « le niveau de violence atteint depuis quelques jours lors de manifestations organisées dans la ville d'Abidjan et sa banlieue ».

Selon la presse, au moins sept manifestants réclamant le départ de Laurent Gbagbo ont été tués lundi à Abidjan, alors que le gouvernement du Président Alassane Ouattara, dont la victoire a été reconnue par la communauté internationale, avait lancé un appel à un soulèvement populaire semblable à celui qui a eu lieu en Egypte.

« Tout en condamnant l'usage disproportionné de la force, notamment le recours à des armes lourdes, entraînant des dizaines de morts et de blessés, l'ONUCI appelle toutes les parties à faire preuve de retenue au moment où des efforts politiques et diplomatiques sont en cours au plus haut niveau pour trouver une issue pacifique à la crise postélectorale ivoirienne », déclare la force onusienne dans un communiqué.

Arrivé lundi en Côte d'Ivoire, la délégation de l'UA, composée des présidents Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), s'est entretenue mardi avec Alassane Ouattara à l'hôtel du Golf d'Abidjan, où il est retranché depuis novembre, assiégé par des forces loyales à Laurent Gbagbo, mais protégé par des casques bleus de l'ONUCI. Lundi, la délégation avait eu des entretiens avec Laurent Gbagbo.

Jeudi dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait réitéré son soutien à la médiation de l'UA en Côte d'Ivoire. Dans un entretien au Centre d'actualités de l'ONU, le Chef de la police de l'ONUCI, le commissaire Jean-Marie Bourry, avait lui mis en garde contre les risques de voir le pays plonger dans la guerre civile en cas d'échec de cette médiation.

« Le clan Gbagbo a une longue tradition de mobilisation de miliciens et de foules très hostiles et armées qu'il tente actuellement de mobiliser. Les Jeunes patriotes, par exemple, et d'autres milices sont réactivés. Ils ont annoncé publiquement leur ambition de faire monter jusqu'à 12.000 membres sur Abidjan. Tout laisse à penser que nous sommes dans la préparation d'une guerre civile », avait mis en garde le commissaire.