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Népal : le processus de paix se heurte à de multiples défis, selon Ban Ki-moon

Népal : le processus de paix se heurte à de multiples défis, selon Ban Ki-moon

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Le processus de paix au Népal continue de se heurter à de multiples défis alors que la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUNEP) se prépare à partir le 15 janvier 2011, s'inquiète le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié jeudi.

« Bien que le Gouvernement et les maoïstes aient confirmé en septembre 2010 que les tâches restant à accomplir dans le cadre du processus de paix seraient en grande partie achevées à la mi-janvier 2011, ces affirmations se sont jusqu'ici révélées illusoires », écrit le Secrétaire général dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité.

« Malgré une intensification des efforts, qui ont notamment abouti à la tenue de pourparlers de haut niveau durant la première moitié de novembre, il y a eu peu de débats structurés. Le pays est dirigé par un gouvernement provisoire depuis six mois, les partis étant dans l'incapacité de s'entendre sur le choix d'un dirigeant et la formation d'un nouveau gouvernement. Le processus de paix continue de se heurter à bien des défis, en tout premier lieu, la promulgation d'une nouvelle constitution avant la date limite, reportée au 28 mai 2011, et l'intégration au sein des forces de sécurité ou la réinsertion dans la société d'environ 19.000 soldats de l'armée maoïste », ajoute-t-il.

Plusieurs autres engagements énoncés dans l'Accord de paix global et dans la constitution provisoire doivent encore être réalisés, et il faut empêcher que naissent les germes des conflits qui pourraient éclater si les attentes restent insatisfaites. La polarisation et les dissensions à l'intérieur des partis politiques et entre eux, de même que la méfiance qui en résulte, sont largement responsables de ce blocage, estime le Secrétaire général.

Selon lui, ces divergences ne sont pas insurmontables. Les partis peuvent et doivent trouver un moyen de sortir de cette situation. « Ils ont par le passé fait d'importants compromis et devront bientôt en faire d'autres », dit-il.

Des progrès rapides s'imposent pour assurer l'intégration ou la réinsertion des membres de l'armée maoïste d'une manière acceptable pour tous, progrès que l'ONU aurait souhaité voir avant le départ de la MINUNEP afin d'éviter qu'un vide se crée, ajoute-t-il.

De même, aucun progrès n'a été enregistré concernant l'engagement parallèle pris en vue de déterminer les effectifs nécessaires de l'armée et d'en démocratiser les rangs.

La MINUNEP est une mission politique spéciale qui a été créée en 2007. Son mandat, qui consiste à appuyer le processus électoral et à assurer le contrôle de la gestion des armes et des armées, était prévu comme un arrangement transitoire.

« Le processus de paix restant incomplet et, compte tenu du flou entourant les dispositions relatives à la supervision, l'intégration et la réinsertion des membres de l'armée maoïste, les conditions optimales n'ont pas encore été réunies pour permettre le départ de la MINUNEP. Mais, par ailleurs, il apparaît clairement qu'il serait vain de continuer à proroger indéfiniment son mandat en l'absence de progrès concrets réalisés par les partis sur les problèmes politiques », estime Ban Ki-moon.

« Le processus de paix au Népal est à un stade critique », écrit-il. « Le Népal a encore du chemin à parcourir pour parvenir à une paix durable, et l'impasse politique prolongée qui a freiné la réalisation de progrès est devenue un sujet de préoccupation croissant pour les Népalais et la communauté internationale, tout comme les calendriers et les délais arrêtés pour les mois à venir ».