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Côte d'Ivoire : l'ONUCI intensifie ses patrouilles pour préserver la paix

Côte d'Ivoire : l'ONUCI intensifie ses patrouilles pour préserver la paix

Des casques bleus de l'ONUCI en patrouille.
L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a intensifié mardi ses patrouilles aériennes et terrestres sur tout le territoire national afin de faire face à la situation de crise qui prévaut à la suite du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier.

En vue de prévenir les affrontements entre les parties et de renforcer la situation sécuritaire, les casques bleus concentrent leurs patrouilles de jour comme de nuit, à Abidjan. Ainsi, entre le 2 et le 11 décembre 2010, les forces de l'ONUCI ont exécuté plus de 2630 patrouilles.

« La présence des troupes de l'ONUCI sur les points chauds et sur tous les axes routiers a permis d'assurer la libre circulation du personnel onusien, la protection des équipements et installations de la Mission, de porter assistance aux personnes menacées et de rassurer la population », a déclaré le commandant de la force de l'ONUCI, le général Abdul Hafiz.

De son côté, le chef de l’ONUCI, YJ Choi, a rencontré mardi Boureima Badini, le représentant du Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, le Président de Burkina Faso, Blaise Compaoré. « La situation semble bloquée mais avec le dialogue et les concertations et surtout la compréhension de l’intérêt général du peuple ivoirien, nous pourrons trouver des solutions pacifiques pour éviter que le sang ne coule à nouveau dans ce pays », a dit Boureima Badini à l’issue de cet entretien.

Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, « continue d’explorer toutes les possibilités pour aider à résoudre la situation en Côte d’Ivoire, d’une manière qui respecte la volonté du peuple ivoirien exprimée démocratiquement », a dit mardi son porte-parole à New York. « Il insiste sur le fait que M. Gbagbo doit respecter la volonté du peuple ivoirien et tenir compte de la voix unie de la communauté internationale toute entière en se retirant et en permettant au candidat démocratiquement élu de prendre ses fonctions », a-t-il ajouté.

La communauté internationale, dont l'ONU, a reconnu la victoire de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara au second tour de l'élection présidentielle, face au Président sortant Laurent Gbagbo. Mais ce dernier a proclamé être victorieux. Depuis, les deux camps se font face à face dans une atmosphère tendue.

L’ONUCI a indiqué mardi que les tensions s’étaient légèrement atténuées depuis lundi près du Golf Hôtel, où réside Alassane Ouattara à Abidjan. Un accord obtenu par l’ONU prévoit que les deux positions près de l’hôtel soient occupées conjointement par les Forces de défense et de sécurité (FANCI) et des casques bleus de l’ONUCI. Les Forces Nouvelles se trouvent à l’intérieur de l’hôtel.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi que plus de 3.500 Ivoiriens, pour la plupart des femmes et des enfants, sont entrés ces derniers jours au Liberia et quelques centaines d'autres en Guinée.

« Environ 3.500 personnes sont entrées au Liberia auxquelles viennent s'ajouter des nouveaux arrivants dans les villages qui bordent la frontière avec la Côte d'Ivoire à un rythme de 150 personnes par jour », a souligné mardi un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

« En coopération avec la politique de non-campement du gouvernement libérien, les Ivoiriens sont installés dans les communautés locales. Les villageois les ont accueillis chez eux et partagent leurs moyens de subsistances. Les équipes du HCR assistent les nouveaux arrivants mais les villages sont dispersés et les infrastructures limitées rendent difficiles l'acheminement des camions remplis d'aide », a-t-il ajouté.

« Alors que le nombre de nouveaux réfugiés ivoiriens dans le sud-est de Guinée est resté stable - environ 200 personnes - des organisations partenaires nous ont informé de nouvelles arrivées dans la préfecture de Lola hier matin, information que nos équipes sur le terrain vérifient actuellement », a précisé Adrian Edwards.

Certains de ces réfugiés ont marché pendant deux jours dans les zones du Mont Nimba avant de passer la frontière guinéenne. Le HCR a pu les assister et leur fournir une aide alimentaire.

Avant la crise actuelle, le HCR assistait quelque 13.000 réfugiés ivoiriens qui avaient fui, vers plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, la guerre civile survenue en 2002 dans leur pays – y compris 6.000 vers le Libéria, 4.000 vers la Guinée et 2.000 vers le Mali.

En Côte d'Ivoire, le HCR porte assistance à quelque 25.000 réfugiés, principalement originaires du Libéria, et à 35.000 personnes déplacées internes.