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En trois ans, le HCR a réinstallé 40.000 réfugiés du Bhoutan dans des pays d'accueil

En trois ans, le HCR a réinstallé 40.000 réfugiés du Bhoutan dans des pays d'accueil

Devi Maya (à gauche), 40.000e réfugié du Bhoutan à être réinstallé dans un pays d'accueil.
« J'étais inquiète pour mon avenir quand j'ai déposé une demande de réinstallation, mais après les procédures et l'orientation culturelle, je suis rassurée, nous serons bien », a expliqué lundi, Devi Maya Gurung, 40.000ème réfugié originaire du Bhoutan à bénéficier d'un programme de réinstallation de l'ONU. Elle a quitté le Népal pour commencer une nouvelle vie aux États-Unis.

Depuis trois ans, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé un programme de réinstallation à l'attention des dizaines de milliers de réfugiés qui ont fui les tensions ethniques au Bhoutan au début des années 1990 et sont depuis installés dans des camps à l'est du Népal.

C'est le cas de Devi Maya Gurung, mère de quatre enfants, qui a vécu dans le camp de Beldangi depuis 1992 et faisait partie d'un groupe de 198 réfugiés qui a quitté Katmandou lundi pour rejoindre les Etats Unis.

« C'est une réalisation remarquable, qui n'aurait pas été possible sans le soutien ferme du gouvernement népalais et des pays de réinstallation », a déclaré le délégué du HCR au Népal, Stéphane Jaquemet, lors d'une cérémonie organisée par l'agence onusienne et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Katmandou.

En vertu du programme lancé en novembre 2007, les réfugiés originaires du Bhoutan ont été réinstallés dans huit pays, en premier lieu les Etats-Unis qui en ont accueilli 34.129. Les autres l'ont été au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

Le HCR est chargé des entretiens avec les candidats au départ, tandis que l'OIM gère les examens médicaux, organise des cours d'orientation culturelle et prend en charge le transport des réfugiés des sept camps de l'est du Népal jusqu'à leurs destination finale de réinstallation.

« Notre travail consiste à nous assurer que les réfugiés partent aussi vite que possible. A partir du moment où une famille de réfugiés a pris la décision de postuler, ses membres sont impatients de commencer leur nouvelle vie le plus vite possible », a déclaré de son côté le responsable de l'OIM au Népal, David Derthick.

Lorsque le programme de réinstallation a démarré, quelques 108.000 réfugiés du Bhoutan vivaient dans les camps de l'est du pays, dont certains depuis près de deux décennies. Ils ne sont aujourd'hui plus que 72.000, dont environ 55.000 ont manifesté leur souhait de profiter du programme de réinstallation et devraient en bénéficier dans les quatre prochaines années.

« Nous continuons à recevoir un flux régulier de demandes et l'aspect positif de ce programme, c'est que le taux d'acceptation par les pays de réinstallation est de 99%, le plus haut du monde », s'est encore félicité Stéphane Jaquemet, du HCR.

« Je suis très heureux d'avoir eu cette chance, j'espère que ma famille va avoir une vie meilleure aux Etats-Unis », a indiqué Dhan Kumar Ghataney, 43 ans, avant de quitter lui aussi Katmandou pour les Etats-Unis, avec sa femme et ses deux enfants. « Je suis optimiste, je vais trouver un emploi et mes enfants auront une meilleure éducation », a-t-il ajouté.

Bien que la réinstallation soit actuellement la seule option disponible pour les réfugiés des camps de l'est du Népal, le HCR et la communauté internationale poursuivent leurs efforts pour parvenir à une solution globale et durable pour tous les réfugiés du Bhoutan, à commencer par le rapatriement volontaire lorsque les conditions pour un retour le permettront.