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Conseil de sécurité : les référendums au Soudan doivent être crédibles

Conseil de sécurité : les référendums au Soudan doivent être crédibles

La délégation du Conseil de sécurité lors d'une visite au Soudan.
A trois mois des référendums d'autodétermination du Sud-Soudan et de la région d'Abyei, la délégation du Conseil de sécurité qui s'est rendue au Soudan la semaine dernière a rappelé que les deux scrutins devaient se dérouler « à la date prévue » et « de manière crédible ».

Le Conseil « est uni dans sa volonté de voir le référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan se dérouler à la date prévue dans le cadre d'un processus électoral crédible et que ses résultats, quels qu'ils soient, soient respectés », a déclaré devant les autres Etats membres la Représentante des Etats-Unis, Susan Rice, membre de la délégation.

Le référendum sur l'auto-détermination du Sud-Soudan prévu en janvier 2011 est l'élément central de l'accord de paix global qui a mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, où la plupart des habitants sont chrétiens ou animistes. Le référendum d'Abyei, qui doit aussi se dérouler en janvier prochain, doit permettre aux habitants de cette région riche en pétrole et située entre le Nord et le Sud de choisir s'ils veulent être rattachés au Sud ou au Nord.

Susan Rice a également évoqué la rencontre que la délégation du Conseil a eu à Juba, avec le Président du Sud-Soudan, Salva Kiir Mayardit, « qui a affirmé au Conseil que la population attend avec impatience le référendum ». Salva Kiir Mayardit a confié aux membres de la délégation qu'il pensait que le Nord se préparait à la guerre. C'est pourquoi, pour éviter toutes violences, le Président Sud-Soudanais a proposé la création d'une zone tampon démilitarisée de 16 kilomètres de part et d'autre de la limite entre le Nord-Soudan et le Sud-Soudan, a indiqué Susan Rice.

Elle a conclu en estimant qu'il y avait au Sud-Soudan à la fois espoir et crainte : la population attend la date du référendum mais elle craint qu'il n'apporte pas de réponse et qu'un conflit violent ne reprenne, a-t-elle expliqué.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a récemment nommé un panel dont la mission est d'observer la conformité des référendums à ce qui a été convenu entre les parties. Arrivée le 11 octobre dernier à Khartoum, la capitale soudanaise, l'équipe a eu notamment « des discussions très instructives avec le Président de la République du Soudan, Omar Al-Béchir », a déclaré jeudi à la presse le Président du Panel, Benjamin Mkapa, ancien Président de Tanzanie.

Les membres du panel ont pu discuter avec des membres du gouvernement de l'unité nationale et du gouvernement du Sud-Soudan et ont notamment abordé la question des commissions des référendums.

« Chaque partie nous a assurés qu'elles souhaitaient une conclusion réussie du processus de référendum », a dit Benjamin Mkapa. « Les obstacles ne sont pas insurmontables et je crois que les dirigeants dans les deux camps sont honorables », a conclu le Président du panel.

La semaine dernière, la délégation du Conseil de sécurité s'est également rendue à El-Fasher, au Darfour, où elle a réaffirmé au nom du Conseil son soutien à l'Opération Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). Elle a également exprimé ses vives préoccupations concernant la persistance des violences dont sont victimes les civils et le personnel humanitaire au Darfour.

« Lors de notre rencontre le 7 octobre à El-Fasher avec le Chef de la MINUAD, Ibrahim Gambari, ce dernier nous a confié ses inquiétudes quant à la situation en matière de sécurité dans la zone, marquée par la violence des affrontements entre groupes rebelles et les attaques prenant pour cibles la présence des Nations Unies, les civils et le personnel humanitaire », a indiqué devant le Conseil, le représentant du Royaume-Uni, Mark Lyall Grant, membre de la délégation.

Jeudi, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU, Georg Charpentier, a exprimé son inquiétude sur l'accès des humanitaires à la zone est de Jebel Marra, au Darfour, au regard de l'intensification des combats.

Il a appelé toutes les parties à faciliter l'accès des humanitaires, dans un communiqué de presse. Georg Charpentier dit avoir reçu l'assurance de la part du gouvernement soudanais que l'accès sera étendu et durable pour permettre jeudi le lancement d'une campagne de vaccination.