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Timor-Leste : le PNUD soutient un programme pour éradiquer l'extrême pauvreté

Timor-Leste : le PNUD soutient un programme pour éradiquer l'extrême pauvreté

Un enfant à Dili, la capitale du Timor-Leste.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) fournit un appui technique au ministère de la solidarité sociale du Timor-Leste, qui vient de lancer un programme d'aide aux ménages pauvres – en majorité des mères célibataires – pour les inciter à envoyer leurs enfants à l'école et leur offrir un accès aux soins de santé.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) fournit un appui technique au ministère de la solidarité sociale du Timor-Leste, qui vient de lancer un programme d'aide aux ménages pauvres – en majorité des mères célibataires – pour les inciter à envoyer leurs enfants à l'école et leur offrir un accès aux soins de santé.

Baptisé « Aide monétaire conditionnelle », le programme des autorités timoraises vise à éradiquer la pauvreté en interrompant le cycle de transmission entre générations et à protéger les personnes les plus vulnérables en incitant les familles à améliorer leur niveau d'éducation et leur situation économique, en échange d'une aide financière.

Pendant une semaine, dix employés du ministère interrogent près de 500 ménages, sur la composition de leur famille, le bétail et les cultures qu'ils possèdent, leur niveau d'éducation, d'emploi, les langues qu'ils parlent, les vaccinations reçues et la distance entre leur domicile, les écoles et les établissements de santé.

« L'objectif de cette enquête est de comprendre comment les gens dans un niveau de vulnérabilité extrême survivent là où ils habitent, dans quelle mesure ils sont dépendants d'autres personnes, et comment nous pouvons mieux les aider », a indiqué un consultant au projet du PNUD, Alexandre Sarmento.

Exemple d'une personne dans une situation de vulnérabilité extrême : Lucie Ote, mère d'un bébé de 4 mois, qui n'a pas de certificat de naissance et serait âgée, selon sa famille et ses voisins, de seulement 8 ans.

Lucie, son bébé, ses parents et ses deux frères et sœurs vivent dans une région isolée du Timor-Leste, complètement coupée de la civilisation pendant la moitié de l'année en raison des inondations. Même pendant la saison sèche, il faut jusqu'à trois heures de marche pour rejoindre l'école, la clinique ou le marché le plus proches.

Sa famille ne possède pas de bétail et survit entièrement grâce aux palmiers, à partir desquels elle fait du vin de palme vendu ensuite sur les marchés locaux. Les parents de Lucie sont analphabètes, ils ne parlent que le Baiqueno, un dialecte local.

« Au cours des deux derniers jours, j'ai entendu beaucoup d'histoires de personnes oubliées par la société, des personnes âgées qui ne reçoivent pas le paiement de pension correcte, des enfants qui ne reçoivent pas assez de protection, et une multitude de cas de pauvreté générationnelle chronique », a souligné l'une des employés du ministère de la solidarité sociale chargée de réaliser ces entretiens, Veronica Das Dores.

« Ces questions ne peuvent être résolues du jour au lendemain, mais nous pouvons essayer de renforcer le régime de transferts conditionnels de fonds afin que les personnes les plus vulnérables de notre société en soient bénéficiaires », a-t-elle ajouté.

Soutenu par l'ONU depuis son indépendance en 2002, le Timor-Leste est parmi les pays les plus pauvres d'Asie, avec environ un tiers de sa population en pénurie alimentaire régulière. Il est classé 162ème sur 182 pays par le rapport du PNUD de 2009 prenant en compte l'Indice de développement humain (IDH), le plus en retard de toutes les nations asiatiques.