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Il faut mieux planifier les risques de catastrophes en Haïti, selon l'ONU

Il faut mieux planifier les risques de catastrophes en Haïti, selon l'ONU

Une tempête le 24 septembre 2010 en Haïti a causé des dégâts dans les camps de déplacés à Port-au-Prince.
La tempête qui s'est abattue sur Port-au- Prince le 24 septembre et qui a endommagé ou détruit 15.000 tentes en l'espace de 30 minutes seulement est un rappel de l'importance cruciale que revêtent les activités de planification d'urgence et d'atténuation des risques, signale le Coordonnateur de l'action humanitaire en Haïti, Nigel Fisher.

La tempête qui a balayé Port-au-Prince vendredi après-midi de manière imprévue n'a duré que 30 minutes mais a causé des dégâts dans 262 camps sur les 1.300 que compte le pays et qui accueillent 1,3 million de survivants du tremblement de terre du mois de janvier dernier.

« Nous redoutions une telle tempête - voir pire- depuis le début de cette réponse et avions procédé avec le Gouvernement d'Haïti aux préparatifs nécessaires », a déclaré M. Fisher. « Nous avons procédé aux évaluations des dégâts et des besoins dans les minutes qui ont suivi la fin de la tempête et les premiers articles humanitaires ont été distribués quelques heures après. Mais cette tempête ne pouvait que nous rappeler à quel point Haïti est vulnérable aux catastrophes naturelles et qu'il est vital de continuer d'accorder un rang prioritaire aux activités de préparation. Nous devons en particulier reconstituer les stocks que nous avons distribués au cours des derniers jours, en particulier les bâches pour les abris. »

Selon les premiers rapports, les camps qui ont travaillé avec les partenaires internationaux à la mise au point de stratégies efficaces d'atténuation des risques, dont la création de canaux d'évacuation des eaux, l'installation de douches et de latrines résistantes aux ouragans et l'amarrage des tentes et des bâches, ont été moins endommagés.

« Nous ne pouvons pas empêcher les tempêtes de se produire mais nous pouvons en minimiser l'impact et faire en sorte d'être en mesure de répondre si le pire se produisait », a ajouté M. Fisher. « Nous avons travaillé étroitement avec la Direction de la protection civile (DPC) à l'élaboration de plans de réponse et continuerons de le faire jusqu'à la prochaine saison des ouragans. Il est particulièrement important de garder à l'esprit le fait que l'ensemble du pays fait face à des risques importants pendant cette saison et nous devons donc continuer à planifier à l'échelle nationale ».

Le plan d'urgence humanitaire a été élaboré pour compléter celui mis au point par la

DPC, l'organe du Gouvernement haïtien chargé de planifier et de répondre aux catastrophes. Les organisations actives en matière de préparation ont aidé les camps à se préparer aux inondations et aux tempêtes, le risque principal, et ont également soutenu les processus de planification d'urgence dans l'ensemble du pays.

Le reste du pays, où les niveaux de pauvreté sont extrêmes et les infrastructures faibles, demeure extrêmement vulnérable. Il s'agit notamment des régions qui se relèvent encore du passage des ouragans Fay, Gustav, Hanna et Ike qui ont causé la mort de 800 personnes en 2008 et ravagé de vastes étendues du pays.

La saison des ouragans s'achève à la fin du mois de novembre. Le National Oceanic and Atmospheric Association, une organisation américaine, avait annoncé qu'elle serait l'une des saisons les plus violentes.