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La Serbie se dit une nouvelle fois prête à un dialogue sur le Kosovo

La Serbie se dit une nouvelle fois prête à un dialogue sur le Kosovo

Le Président de Serbie Boris Tadic.
La Serbie est prête à s'engager de bonne foi dans un dialogue sur le Kosovo, mais le processus exige une confiance mutuelle et doit être encadré par des règles, a indiqué samedi devant la 65ème Assemblée générale de l'ONU, le Président serbe, Boris Tadic.

En février 2008, la province du Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie qui ne l'a pas reconnue. Devant les Etats membres, Boris Tadic a estimé que cette déclaration unilatérale d'indépendance « violait les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies ».

Il a toutefois souligné que son pays avait salué la volonté de l'Union européenne de faciliter un processus de dialogue entre Pristina et Belgrade, une initiative saluée par l'Assemblée générale de l'ONU dans une résolution au début du mois de septembre.

« Nous sommes impatients de nous engager dans ce processus qui devrait conduire à une solution de compromis mutuellement acceptable au problème du Kosovo », a insisté le chef de l'Etat serbe.

En juillet dernier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis consultatif, dans lequel elle conclu que la déclaration d'indépendance n'avait violé ni le droit international général, ni une résolution de 1999 votée au lendemain de la fin des combats au Kosovo, ni le cadre constitutionnel mis en place à l'époque par la Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK).

Selon Boris Tadic, la CIJ a jugé que « le texte de la déclaration d'indépendance lui-même ne contenait rien qui viole le droit international ». « Le tribunal n'a pas par conséquent approuvé le droit de la province à faire sécession de la Serbie, ni la revendication du Kosovo d'être un État souverain, ni même endossé un prétendu droit à l'autodétermination des Albanais de souche de la province », a-t-il dit.

Se disant prêt à ouvrir le dialogue « de bonne foi », il a rappelé que celui-ci nécessitait « de la confiance mutuelle ». « Bientôt, les deux parties vont se parler pour la première fois depuis de nombreuses années. Il faut être patient et construire la confiance de part et d'autre, même s'il y aura beaucoup de questions en jeu, dont certaines très compliquées », a-t-il ajouté.

Pour conclure, il a appelé les États membres à participer autant que possible à la création d'un climat de confiance, pour que « les deux parties laissent derrière elles leurs analyses anachroniques et leurs embuscades diplomatiques ».