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Afghanistan : les institutions électorales dans une phase cruciale

Afghanistan : les institutions électorales dans une phase cruciale

Des employés électoraux en Afghanistan préparant le scrutin législatif du 18 septembre 2010.
Les institutions électorales afghanes sont désormais dans une phase cruciale de leur mission après le scrutin législatif qui s'est déroulé le 18 septembre et il faut qu'elles puissent travailler de manière indépendante, a déclaré mardi le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Staffan de Mistura.

« La Commission électorale indépendante a montré une force et une détermination considérable dans ses décisions avant le jour du scrutin. Les journées post électorales sont toutes aussi cruciales : transporter les bulletins et les autres matériels sensibles vers le centre principal de décompte des votes, organiser le processus destiné à vérifier que les irrégularités sont détectées et que les votes bulletins de vote sont rigoureusement comptés », a dit M. de Mistura dans un communiqué.

Le Représentant spécial a estimé que la Commission électorale avait amélioré de manière significative l'organisation de ces élections législatives par rapport à l'an dernier, dans un contexte marqué par l'insécurité et les difficultés logistiques.

Le chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a estimé que la Commission des plaintes électorales avait un rôle tout aussi important à jouer. « Toute personne qui a des preuves d'infractions électorales devrait porter plainte devant la Commission », a-t-il dit.

Selon lui, « les institutions électorales de l'Afghanistan sont désormais dans une phase critique de leur mandat inscrit dans la loi pour finaliser les élections ». Elles « doivent être en mesure d'agir de manière complètement indépendante, libres de toute ingérences. L'indépendance de ces institutions est cruciale pour la crédibilité de la finalisation du processus électoral », a-t-il ajouté.

Samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait salué le courage et la détermination des hommes et des femmes d'Afghanistan qui sont allés voter lors des élections législatives. Plus de 2.500 personnes, dont environ 400 femmes, s'affrontaient pour 249 sièges à la Wolesi Jirga, la chambre basse du Parlement d'Afghanistan.

Dans un rapport publié mardi, Ban Ki-moon revient sur l'évolution de la situation en Afghanistan depuis juin. Selon lui, la Conférence internationale de Kaboul organisée en juillet a démontré l'engagement du gouvernement afghan à exercer un plus grand contrôle sur son avenir. « Il convient de féliciter le gouvernement afghan, y compris les forces nationales de sécurité, pour cette réalisation historique, qui a également nécessité d'importants préparatifs d'ordre logistique et organisationnel », écrit-il.

La Conférence a débouché sur des engagements pris d'un commun accord, portant notamment sur l'établissement d'un cadre, de calendriers et de critères de référence pour les nouveaux programmes prioritaires nationaux, les progrès vers la prise en main de la sécurité par les Afghans, l'amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption.

« La mise en œuvre rapide de ces engagements sera essentielle pour maintenir l'élan positif du processus de Kaboul et j'exhorte la communauté internationale à fournir toute l'assistance nécessaire pour appuyer le processus, en tenant davantage compte des priorités afghanes », a dit M. Ban dans son rapport transmis au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU.

De manière générale, le Secrétaire général estime qu'une grande partie des progrès accomplis en Afghanistan sont fragiles et continuent d'être menacés par la détérioration de la situation en matière de sécurité.

« La poursuite de la réforme électorale à long terme demeure une importante priorité. Il faut que le débat sur cette réforme commence au plus tôt », écrit-il. « Un volet essentiel des activités de la MANUA après les élections du 18 septembre sera de se pencher sur le programme de réforme électorale avec le gouvernement, les institutions électorales et tous les partenaires afghans et internationaux concernés ».