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OMD : les Etats doivent respecter leurs promesses d'aide au développement

OMD : les Etats doivent respecter leurs promesses d'aide au développement

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A l'occasion de la publication jeudi du rapport annuel du Groupe de réflexion composé d'agences multilatérales spécialisées dans le développement et l'économie, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les « dirigeants du monde à renouveler leur engagement en faveur du partenariat mondial pour le développement ».

« Alors que l'aide public au développement n'a jamais été aussi élevé, il manque 20 milliards sur les engagements promis cette année », a déclaré jeudi Ban Ki-moon lors du lancement du rapport du Groupe de réflexion.

« Le commerce mondial a commencé son rétablissement. Mais il n'est pas évident que nous connaîtrons le type de croissance du commerce que nous avons connu avant la crise, ce dont nous aurions besoin pour créer des emplois et générer des revenus », a-t-il ajouté.

Dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies signée en 2000 par l'ensemble des Etats membres, les gouvernements se sont engagés à intensifier le 'Partenariat mondial pour le développement' qui constitue l'Objectif du millénaire pour le développement numéro huit (OMD8). En 2007, le Secrétaire général a rassemblé toutes les agences multilatérales spécialisées dans le développement et l'économie pour coordonner leurs actions afin de réaliser les OMD d'ici à 2015.

Plus de 20 agences onusiennes, le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont répondu à l'invitation, et, depuis 2008, ce Groupe de réflexion publie des rapports annuels sur l'état d'avancement des engagements et objectifs.

Cette année, le Groupe sonne la sonnette d'alarme sur « l'insuffisance des fonds destinés à prendre les mesures convenues pour combattre la pauvreté et relever les niveaux de vie ». Le rapport 2010 intitulé, Le Partenariat mondial pour le développement à la croisée des chemins, conclut « à de sérieux déficits par rapport à ces engagements, alors que nous ne sommes qu'à cinq ans de la date butoir fixée pour la réalisation de ces objectifs ».

Bien que les flux d'aide aient atteint la somme inégalée de 120 milliards de dollars en 2009, il manque 20 milliards de dollars par rapport au niveau d'aide annuel convenu il y a cinq ans lors du Sommet du G8. À Gleneagles, les membres du G8 s'étaient engagés à augmenter leur aide publique au développement (APD) de 50 milliards de dollars en 2010 et à doubler leur aide à l'Afrique de 25 milliards de dollars. À l'heure actuelle, le déficit de financement est de plus de 16 milliards de dollars uniquement sur les engagements destinés à l'Afrique.

« Même si l'APD passe comme prévu à 126 milliards de dollars en 2010, cela ne suffira pas pour atteindre la cible convenue, ce qui veut dire que les promesses de Gleneagles ne seront vraisemblablement pas tenues d'ici la fin de l'année, date prévue pour leur expiration », indique les expert du Groupe de réflexion. « C'est pourquoi le rapport demande un nouvel engagement en faveur de la cible de 0,7% du revenu national brut des pays donateurs à consacrer à l'APD, cible établie de longue date par l'ONU ».

Le déficit actuel, par rapport à la cible de 0,7%, pourrait être comblé d'ici 2015 par une augmentation annuelle de l'APD d'environ 35 milliards de dollars pour chacune des cinq années à venir, afin d'atteindre environ 300 milliards de dollars d'ici 2015, souligne le rapport.

Le Groupe constate le rôle croissant joué par des pays qui ne sont pas des bailleurs de fonds traditionnels mais qui contribuent aux initiatives en faveur des OMD dans les pays en développement. Les gouvernements des économies en développement ont participé à hauteur de 9,6 milliards de dollars en 2008, notamment par le biais de la coopération économique et financière sud-sud et la recherche de sources de financement innovantes.

Le rapport exhorte les parties à intensifier leurs efforts pour conclure le cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha sous l'égide de l'OMC « en des termes favorables au développement, et ce dans un délai réaliste, et de veiller à ce que les pays les plus vulnérables reçoivent le soutien nécessaire pour renforcer leurs capacités commerciales ».

Les experts plaident également en faveur « d'un allègement de la dette à hauteur d'environ 86 milliards de dollars a été accordé à 35 des pays les plus pauvres du monde ». Sur les 39 pays à faible revenu ou petits pays à moyen revenu, 27 sont en état de surendettement ou courent un risque élevé de se retrouver dans cette condition, précise le rapport.

Le Groupe de travail s'inquiète aussi « que le coût de nombreux médicaments de première nécessité est en hausse ». En 2008, les habitants des pays en développement payaient en moyenne trois à six fois les prix de référence internationaux, rappelle le Groupe.