Pakistan : Amos dans l'une des provinces les plus touchées par les inondations
![Des victimes des inondations de l'été 2010 au Pakistan. Des victimes des inondations de l'été 2010 au Pakistan.](https://global.unitednations.entermediadb.net/assets/mediadb/services/module/asset/downloads/preset/assets/2010/12/11030/image100x100cropped.jpg)
Accompagnée de plusieurs représentants des autorités locales et de responsables de la communauté humanitaire, elle a rencontré des victimes des inondations, qui ont pu lui faire part de leurs inquiétudes et angoisses face au manque de nourriture, au risque d'épidémie et à la probable perte de tous leurs biens, même après le retrait des eaux.
« Tout ce que j'ai vu et entendu a confirmé que cette catastrophe - déjà une des plus importantes du monde - continue de prendre de l'ampleur », a indiqué Valerie Amos.
« Rien que dans la province de Sindh, la crise humanitaire est plus importante que ce qu'ont connu la plupart des pays déjà touchés par des catastrophes. Avec 21 millions de personnes affectées à travers tout le Pakistan, cette crise ne peut pas être traitée comme les autres ; c'est une immense catastrophe, qui n'est pas encore terminée », a-t-elle ajouté.
Depuis le début des pluies torrentielles et des inondations début août, des millions de personnes vivent avec le strict minimum, après avoir perdu les maisons et moyens de subsistance qu'ils avaient. Les maladies diarrhéiques se répandent dans toutes les zones touchées et les éventualités d'une épidémie de paludisme et d'une augmentation dangereuse de la malnutrition sont désormais en tête des préoccupations. Particulièrement exposés, des millions d'enfants et de femmes enceintes.
Dans la localité de Haibat Bund, à proximité de Ghauspur, Valerie Amos a rencontré des populations contraintes de fuir après la rupture des digues et autres protections prévues contre les inondations. Elle s'est entretenue avec des familles installées dans des abris temporaires, pour s'enquérir notamment de leurs besoins et s'assurer qu'ils étaient satisfaits par les efforts des secours et des agences humanitaires. Lors d'un échange avec une mère de six enfants, elle a aussi pu entendre les difficultés rencontrée pour rester en bonne santé sans un accès suffisant à l'eau potable, à la nourriture, à l'assainissement ou aux moustiquaires protégeant du paludisme.
Dans la ville de Sukkur, la capitale du Sindh, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires s'est rendue dans un camp de déplacés installé à l'Institut d'Administration des Entreprises (IBA). Elle y a rencontré des enfants scolarisés dans une école de fortune, installée dans le camp. Plus de 4.000 écoles de la province du Sindh ont en effet été submergées par les eaux. Des écoles temporaires comme celle du camp d'IBA ont été ouverte en attendant, pour offrir un semblant de normalité aux enfants.
Valerie Amos a également rencontré des représentants locaux des organisations non-gouvernementales (ONG), des agences des Nations Unies et du gouvernement local de Sukkur pour discuter des défis et des efforts à mettre en uvre dans les prochains jours, mais aussi les prochaines semaines et les prochains mois.
« Les préoccupations que les gens ont exprimé concernent des problèmes que nous pouvons traiter, comme le paludisme, le manque de nourriture pour leurs enfants, les maladies cutanées qui apparaissent et le nombre insuffisant d'abris », a-t-elle expliqué. « Les gens sont également anxieux quant à leur avenir. Beaucoup d'entre eux s'inquiètent de ce qu'il restera lorsque les eaux se seront retirées ».
Dans le Sindh, l'ONU et ses partenaires ont livré jusqu'à présent des rations alimentaires mensuelles à 445.000 personnes et des médicaments de base pour couvrir les besoins de 656.700 personnes. 7.786 tentes et 33.668 bâches ont également été distribuées à environ 122.000 personnes. Chaque jour, 115.000 personnes reçoivent aussi de l'eau potable par camions-citernes, ainsi que des tablettes de purification d'eau.
« La communauté humanitaire a beaucoup à offrir ici. Nous pouvons éviter beaucoup de souffrances inutiles, mais seulement si nos opérations sur le terrain sont organisées correctement. Je vais devoir demander à nos soutiens de faire plus car nous avons besoin de beaucoup plus de ressources financières », a conclu Valerie Amos.