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Au Liechtenstein, Ban Ki-moon défend la gouvernance mondiale

Au Liechtenstein, Ban Ki-moon défend la gouvernance mondiale

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
« Aucune nation, aussi grande et puissante soit-elle ne peut résoudre seule tous les défis qui se posent aujourd'hui au monde », a déclaré mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devant des parlementaires, des chefs d'entreprises et des représentants de la société civile du Liechtenstein, où il est en visite. Consacrant son intervention à la gouvernance mondiale, le patron de l'ONU a souligné l'importance vitale pour les pays de travailler ensemble pour relever les défis communs de l'humanité.

« S'il vous plaît, ne me comprenez pas mal: je ne parle pas d'un gouvernement mondial. Ce dont je parle, c'est d'Etats souverains, qui travaillent ensemble, avec pragmatisme, comme partenaires. Je parle de responsables politiques transcendant les frontières et dépassant les identités nationales, pour se défendre ensemble contre des menaces communes et saisir ensemble des opportunités communes », a précié Ban Ki-moon.

Pour lui, le monde connaît aujourd'hui « des changements dramatiques et des transformations », caractérisés par l'émergence de nouvelles puissances économiques et de nouveaux défis complexes, comme le changement climatique, le terrorisme, la criminalité transnationale ou la crise financière internationale.

« Tous ont une portée mondiale. Tous imposent de nouvelles réponses de nos institutions. Nous devons nous adapter et nous avons besoin que nos institutions mondiales produisent, mieux et plus rapidement, des résultats plus durables », a-t-il estimé, avant d'appeler à des alliances plus efficaces entre les États et le secteur privé, la société civile et les acteurs régionaux, ainsi qu'à des orientations politiques plus adaptées aux défis nouveaux et complexes qui se présentent.

Pour Ban Ki-moon, il y a deux domaines dans lesquels une meilleure gouvernance mondiale est particulièrement nécessaire et urgente : l'économie, qui doit offrir les mêmes chances à tous les peuples, et le désarmement et la non-prolifération nucléaire, qui doivent progresser pour le bien être de l'humanité.

« Une économie mondiale qui crée de la prospérité pour tous, un monde qui ne vit plus sous la menace nucléaire, ce sont certains des principaux objectifs de la gouvernance mondiale », a-t-il souligné.

« La gestion économique mondiale ne doit plus négliger les plus vulnérables et les plus désavantagés. C'est une question basique de moralité », a estimé le Secrétaire général, déplorant que « ceux qui sont le moins responsables de la crise, sont ceux qui payent le prix le plus élevé ».

Dans ce contexte, il a rappelé que le commerce international pouvait générer un haut niveau de prospérité, « à condition qu'il soit réellement libre et équitable ». Il a ainsi regretté la persistance « de subventions injustes, de restrictions sur les échanges » et la durée excessive des négociations de Doha sur la libéralisation des échanges, qui empêche « des milliards de personnes de sortir de la pauvreté ».

Evoquant ensuite le défi du désarmement et de la non-prolifération nucléaire, Ban Ki-moon est revenu sur sa visite à Hiroshima, pour les commémorations du bombardement atomique de la ville, le 6 août 1945. « J'ai été inspiré par l'engagement des survivants en faveur d'un monde sans armes nucléaires », a-t-il confié.

Rappelant ensuite l'existence de milliers de têtes nucléaires dans les arsenaux des grandes puissances, la volonté de groupes terroristes de s'en procurer, la possibilité qu'un accident catastrophique arrive et les risques posés par les programmes nucléaires de l'Iran ou de la République populaire démocratique de Corée, le Secrétaire général de l'ONU a rejeté l'idée selon laquelle le désarmement était « utopique, prématuré et irréalisable » et appelé au contraire « à l'élimination des armes nucléaires » grâce à la gouvernance mondiale.

Pour conclure, Ban Ki-moon a félicité le Liechtenstein, qui célèbre cette année ses 20 ans d'adhésion à l'ONU. « Vous êtes peut-être l'un des plus petits pays du monde, mais votre rôle est important. Si toutes les nations étaient aussi engagées dans l'ONU et les nobles causes qu'elle défend, le monde serait un bien, bien meilleur endroit », a-t-il déclaré.

Après sa visite au Liechtenstein, Ban Ki-moon rejoindra Vienne, au Autriche, où il s'entretiendra avec des responsables politiques du pays et participera à l'ouverture d'une conférence sur la lutte contre la corruption. Il se rendra ensuite à Alpach, dans l'ouest de l'Autriche, pour participer au « Forum Européen 2010 » et organiser la retraite des membres du Conseil de sécurité.