L'actualité mondiale Un regard humain

L'UNESCO dépêche une mission scientifique au Pakistan

L'UNESCO dépêche une mission scientifique au Pakistan

Des familles déplacées par les inondations au Pakistan.
La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a annoncé jeudi l'envoi d'une équipe d'experts scientifiques des inondations au Pakistan dès le 22 août.

La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a annoncé jeudi l'envoi d'une équipe d'experts scientifiques des inondations au Pakistan dès le 22 août.

Cette première mission scientifique contribuera à améliorer les capacités du Pakistan en matière de gestion des inondations, en recourant à l'utilisation d'images satellitaires pour cartographier les zones inondables et dresser des plans d'évacuation ; en utilisant des modèles informatiques de pointe pour la prévision des inondations ; en analysant la stabilité des sols et les cas de glissements de terrain pour aider à la prise de décision quant à la réinstallation des déplacés ; et aussi en adaptant les manuels de formation aux situations locales. Les experts mettront aussi en place des activités permettant de repérer les nappes aquifères dans lesquels puiser l'eau potable qui manque cruellement dans les zones inondées.

L'UNESCO agit en étroite concertation avec d'autres agences de l'ONU et avec le gouvernement pakistanais dans le cadre de l'effort massif de sauvetage et de prévention actuellement engagé. Un groupe de travail intersectoriel d'experts basés au siège de l'UNESCO et au bureau d'Islamabad coordonne les activités de l'Organisation. Lors d'une réunion de ce groupe, Irina Bokova a réaffirmé que l'UNESCO se tenait « prête à fournir toute l'assistance possible, dans le cadre des domaines de compétence de l'Organisation ».

L'UNESCO prévoit aussi de renforcer son bureau d'Islamabad en y dépêchant des spécialistes de ses autres domaines d'intervention, l'éducation en particulier. Les premières estimations font état de 5.457 établissements scolaires endommagés, dont 4.419 dans les régions du Pendjab et du Sind. Au moins un million d'écoliers ont été affectés par les inondations, la majorité des établissements étant fermés et leur accès demeurant extrêmement difficile.

Les six sites du Patrimoine mondial situés au Pakistan ne sont pas considérés comme étant menacés à ce stade, indique l'agence. Cependant, le Centre du Patrimoine mondial suit la situation de près, notamment celle des ruines archéologiques de Mohenjo Daro vieilles de 4.500 ans, situées sur la rive droite de l'Indus à quelque 400 kilomètres de Karachi, dans la province du Sind. La stabilité actuelle du lieu est due en grande partie aux cinq digues érigées dans la plaine fluviale lors de la campagne de sauvegarde du site contre les crues de l'Indus réalisée par l'UNESCO. Le Centre du Patrimoine mondial prévoit d'envoyer une mission d'experts au Pakistan dès que la situation le permettra.

La Campagne internationale de sauvegarde du site de Mohenjo Daro, qui s'est achevée en 1997 et qui a coûté environ 23 millions de dollars, avait permis de mener des actions à grande échelle afin de protéger le site des crues. Elle avait aussi permis l'émergence d'un savoir-faire local et l'installation d'un laboratoire de conservation et de suivi.

L'UNESCO coopère aussi avec le Pakistan au sein de l'Initiative E-9 regroupant neuf pays du Sud à forte population dans le cadre des objectifs du programme Education pour tous (EPT). Le Pakistan est aussi engagé actuellement dans un éventail de projets scientifiques liés à l'eau douce, la biodiversité, les sciences de la Terre, les océans, les questions de genre et la réduction de la pauvreté. En 2006, la Fondation de la presse pakistanaise (PPF) a institué, avec le soutien de l'UNESCO, le prix Aslam Ali pour la liberté de la presse, qui distingue chaque année les contributions les plus remarquables en faveur de la liberté d'opinion dans le pays.