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Darfour : l'accès au camp de Kalma en partie rouvert aux humanitaires

Des casques bleus en patrouille dans le camp de déplacés de Kalma, au Darfour.
Des casques bleus en patrouille dans le camp de déplacés de Kalma, au Darfour.

Darfour : l'accès au camp de Kalma en partie rouvert aux humanitaires

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué lundi la réouverture partielle aux humanitaires de l'accès au camp de déplacés de Kalma, qui avait été fermé par les autorités soudanaises le 2 août après des incidents armés entre partisans et opposants aux pourparlers de paix menés à Doha, au Qatar. Il a par ailleurs dénoncé les attaques contre des soldats de maintien de la paix ou des employés humanitaires, après l'enlèvement de deux policiers de l'ONU samedi à Nyala, la capitale de la province du Sud Darfour.

Dans un communiqué rendu public lundi, le Secrétaire général de l'ONU se dit « préoccupé par une série d'incidents récents qui ont contribué à une détérioration de la situation générale au Darfour ». Il cite en particulier les attaques « répétées » contre du personnel de la Mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) ou contre des organisations humanitaires déployées sur le terrain.

Plus tôt dans la matinée, lors de son point de presse de la mi-journée à New York, son porte-parole avait confirmé le kidnapping samedi, à Nyala, de deux employés de la police onusienne par des hommes armés, précisant qu'une enquête était menée par les autorités soudanaises et la MINUAD. En juillet déjà, sept soldats de la MINUAD avaient été blessés dans l'ouest du Darfour au cours d'une embuscade, tandis que trois autres avaient été tués en juin, victimes d'une attaque.

Ban Ki-moon a appelé le gouvernement soudanais « à arrêter et déférer devant la justice les auteurs des attaques perpétrées contre les employés de l'ONU ou d'organisations humanitaires intervenants au Darfour ».

Sur le terrain, la MINUAD a de son côté annoncé avoir pris des mesures concrètes pour renforcer la protection de son personnel. « Pour répondre à l'accroissement des enlèvements et des prises d'otages à Nyala, les autorités locales et la MINUAD se sont mis d'accord pour creuser une tranchée qui suivra le périmètre de la ville », a indiqué la mission ONU-UA. Elle précise que des éléments de génie civil du contingent chinois ont commencé dimanche à creuser ce fossé de deux mètres de profondeur et 40 kilomètres de long, qui devrait être achevé dans 4 à 5 semaines.

« Cette mesure est destinée à réduire l'insécurité en régulant les entrées et les sorties de la ville », a souligné la MINUAD, ajoutant que les axes principaux vers Nyala resteraient ouverts, tandis que les accès secondaires seraient fermés ou mieux contrôlés.

Dans son communiqué, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, salue par ailleurs la réouverture partielle aux humanitaires du camp de déplacés de Kalma, où selon son porte-parole, « les conditions humanitaires continuent de se détériorer ».

Le camp de Kalma, non loin de Nyala, est l'un des plus grands regroupements de personnes déplacées au monde, dont de très nombreux enfants. Selon la presse, à la fin juillet, des incidents violents ont opposé partisans et adversaires des négociations de paix menées à Doha, amenant les autorités soudanaises à interdire son accès aux organisations non gouvernementales et onusiennes qui fournissaient l'aide humanitaire indispensable à la survie des déplacés.

« Les réserves de carburant ont été épuisées et les pompes à eaux mécaniques ne fonctionnent plus. Deux cliniques qui opèrent dans le camp continuent d'aider ceux qui ont des besoins médicaux mais leurs ressources diminuent heure après heure. La situation à l'intérieur du camp reste tendue, même si les tirs à l'arme à feu ont diminué significativement », a indiqué le porte-parole de Ban Ki-moon. Il a ajouté que des discussions entre les dirigeants de la MINUAD et les autorités locales se poursuivaient pour une réouverture totale du camp aux organisations humanitaires.