Darfour : enquête en cours après l'enlèvement de deux soldats de la paix
Deux policiers de la Mission conjointe des Nations Unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) ont été enlevés samedi matin à proximité de Nyala, la capitale du sud du Darfour au Soudan. Une enquête est en cours, a indiqué samedi la MINUAD par communiqué de presse.
Alors qu'ils marchaient à une centaine de mètres de leur résidence d'Almatar pour rejoindre un point de ralliement de la MINUAD, les deux hommes se sont fait bloquer par trois hommes dans un véhicule tout-terrain.
« Les agresseurs ont braqué les deux hommes à l'arme à feu et se sont enfuis », a précisé la MINUAD.
Cet incident est le dernier d'une série d'agressions du personnel de la MINUAD. Ces deux derniers mois, deux embuscades tendues par des groupes armés ont fait trois morts et huit blessés parmi les soldats de la paix.
L'enlèvement survient alors que l'accès des travailleurs humanitaires au camp de déplacés de Kalma, à proximité de Nyala, est toujours bloqué. Des soldats de la MINUAD avaient dû intervenir le 25 juillet dernier pour mettre un terme aux tensions dans le camp. Dans la nuit, des coups de feu, qui n''ont pas fait de victimes, avaient été tirés. Les auteurs des tirs se sont eux-mêmes identifiés comme faisant partie de la faction d'Abdul Wahid, de l'Armée de libération du Soudan (ALS), l''un des groupes rebelles qui combat depuis 2003 contre les forces gouvernementales soudanaises.
Depuis le 2 août, les autorités locales empêchent les organisations non gouvernementales et les agences de l'ONU d'acheminer l'aide humanitaire aux 82.000 déplacés.
« Je suis extrêmement préoccupé par la situation des déplacés du camp de Kalma auxquels nous n'avons pas pu fournir d'assistance humanitaire depuis 13 jours », a déploré vendredi soir le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires, John Holmes.
Depuis 2004, la guerre civile au Darfour a fait plus de 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés.