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Les Etats appelés à adopter des mesures antidiscriminatoires pour les lépreux

Les Etats appelés à adopter des mesures antidiscriminatoires pour les lépreux

Un agent de santé donne des médicaments à un patient atteint de la lèpre.
Le Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies recommande aux Etats d'abroger toutes les lois discriminatoires envers les personnes affectées par la lèpre.

Dans un projet de texte, le comité suggère l'adoption de mesures législatives afin de garantir aux populations atteintes de la maladie « de ne pas souffrir de discriminations pour l'emploi, l'éducation, la santé, le mariage, la religion et l'accès aux lieux publics », a indiqué vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) par communiqué de presse.

Le Comité consultatif est composé de 18 experts indépendants qui présenteront leur texte à la prochaine session du Conseil des droits de l'homme en septembre prochain.

La lèpre est une maladie qui n'est plus un problème de santé publique dans la plupart des pays. Cependant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'en 25 ans, plus de 15 millions de cas de lèpre ont été traités.

La lèpre est une maladie chronique causée par le bacille 'Mycobacterium leprae' qui se multiplie très lentement et dont la période d'incubation est d'environ cinq ans. Les symptômes peuvent n'apparaître qu'au bout de 20 ans.

La maladie n'est pas très contagieuse. Elle est transmise par des gouttelettes d'origine buccale ou nasale, lors de contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté et non traité. Faute de traitement, la lèpre peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux.

« C'est seulement une fois que la discrimination sociale sera éliminée que la communauté internationale pourra déclarer la lèpre comme une maladie éradiquée », a dit un des membres du Comité, Shigeki Sakamoto.

Dans certains pays, les lépreux sont encore soumis à l'isolement par peur qu'ils puissent être contagieux. La lèpre est l'une des nombreuses maladies négligées dans le monde, qui affectent les plus pauvres et les plus vulnérables, souligne le HCDH.

Selon l'OMS, qui a collecté les rapports sanitaires de 121 pays, la prévalence mondiale enregistrée au début de l'année 2009 s'établissait à 213.036 cas, tandis que le nombre des nouveaux cas détectés au cours de l'année 2008 était de 249.007. Le nombre de nouveaux cas détectés à l'échelle mondiale a donc diminué de 4% en 2008 par rapport à 2007, soit 9.126 cas.

Il reste des foyers de forte endémicité dans certaines régions de l'Angola, du Brésil, de l'Inde, de Madagascar, du Mozambique, du Népal, de République centrafricaine, de République démocratique du Congo et de République unie de Tanzanie.