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Kosovo : l'ONU espère une nouvelle phase dans les relations entre Belgrade et Pristina

Kosovo : l'ONU espère une nouvelle phase dans les relations entre Belgrade et Pristina

Le siège de la MINUK.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Lamberto Zannier, a souhaité mardi qu'une nouvelle phase s'ouvre dans les relations entre Belgrade et Pristina après l'avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) rendu le 22 juillet sur la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo en 2008.

« L'imminence de la publication de cet avis a gêné les efforts pour résoudre correctement les problèmes entre Belgrade et Pristina », a dit M. Zannier devant le Conseil de sécurité de l'ONU. « La publication de l'avis de la CIJ, par conséquent, devrait maintenant ouvrir une nouvelle phase et permettre à Belgrade et Pristina de s'engager dans un dialogue constructif avec pour perspective la résolution de ces problèmes. »

Selon lui, les réactions sur le terrain à l'avis de la CIJ, aussi bien à Belgrade qu'à Pristina, ainsi que parmi les communautés du Kosovo, « ont été majoritairement mesurées ». « Ce dialogue serait très important pour la stabilité et le développement de la région », a-t-il ajouté.

Dans un avis consultatif, la CIJ a estimé que la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo en 2008 n'avait pas violé le droit international. La Serbie affirmait que la sécession de sa province albanophone violait son intégrité territoriale. Sur les 192 Etats-Membres que comptent les Nations Unies, 69 ont reconnu l'indépendance du Kosovo.

Mardi, Lamberto Zannier a rappelé que la situation au Kosovo a été relativement stable au cours des derniers mois, « même si, comme nous l'avons vu récemment début juillet, le potentiel d'instabilité, particulièrement dans le nord du Kosovo, subsiste. »

Début juillet, l'explosion d'une bombe artisanale dans la partie serbe de la ville de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, avait fait un mort et une dizaine de blessés et ravivé les tensions entre communautés serbe et albanophone.

« Les progrès insuffisants vers la réconciliation entre les communautés et les questions en suspens qui empêchent cette réconciliation, associés au faible développement économique et à un taux de chômage élevé, continuent de faire peser le risque d'une explosion sociale », a estimé M. Zannier.

Concernant la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), le Représentant spécial a indiqué que l'avis de la CIJ n'affectait pas le statut de la Mission. « Au contraire, l'avis confirme la validité de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité », a-t-il dit.

Selon lui, au cours des derniers mois, la MINUK a continué à exercer son mandat d'une manière neutre, apportant son assistance aux communautés du Kosovo, dialoguant avec les institutions à Pristina et les autres parties prenantes clés au Kosovo, avec le gouvernement à Belgrade et avec les autres acteurs régionaux et internationaux.