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Népal : l'ONU inquiète des recrutements par les armées nationale et maoïste

Népal : l'ONU inquiète des recrutements par les armées nationale et maoïste

Des soldats de l'armée maoïste au Népal.
Dans un communiqué diffusé mardi, la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) se dit « profondément préoccupée » par les rapports faisant état de projets de recrutement de nouveaux effectifs par l'armée nationale népalaise et la rébellion maoïste.

« La positon de la MINUNEP reste la même, tout recrutement au sein de l'armée népalaise ou l'armée maoïste constitue une violation de l'Accord de paix global de 2006 et de l'Accord sur le contrôle de la gestion des armes et des armées (ACGAA) », indique la mission onusienne, qui rappelle aussi « l'engagement des deux parties à ne pas recruter de nouveaux effectifs ».

« Une proposition introduite pour autoriser les recrutements en cas de vacance de postes a été rejetée, ne laissant la place à aucune ambigüité : le recrutement de personnel, même au prétexte de combler des postes vacants, est interdit par l'ACGAA, à moins d'un accord entre les deux parties », insiste la MINUNEP dans son communiqué.

La force onusienne a écrit au gouvernement népalais et au Parti communiste Unifié du Népal - Maoïste (UCPN-M) pour les inviter à respecter les accords passés et à agir de bonne foi avec l'ONU, chargée de suivre et contrôler la mise en œuvre de l'Accord de paix global de 2006 et l'Accord sur le contrôle de la gestion des armes.

En novembre 2006, le gouvernement et le Parti communiste népalais maoïste ont en effet signé un Accord de paix global mettant fin à une guerre civile d'une décennie qui a fait près de 13.000 morts. Les deux principaux points de cet accord sont la rédaction d'une nouvelle constitution et l'intégration des forces maoïstes à l'armée nationale népalaise, deux obligations qui ont pris énormément de retard dans leur mise en œuvre, entrainant un raidissement des positions des parties.

Début juillet, après la démission du le Premier ministre Madhav Kumar, qui avait justifié sa décision par sa volonté de mettre un terme à l'impasse politique dans laquelle le pays se trouvait, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait appelé « tous les partis politiques népalais à intensifier leurs efforts pour parvenir à un consensus sur la formation d'un nouveau gouvernement qui fera de la mise en œuvre du processus de paix une priorité ».

Lundi, pour la troisième fois, l'Assemblée constituante n'est pas parvenue à élire un Premier ministre, ses membres restant incapable de choisir entre le chef du Parti du Congrès, Pushpa Kamal Dahalou, et le chef des anciens rebelles maoïstes, Ram Chandra Poudel surnommé Prachanda.