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A Kaboul, Ban Ki-moon appelle à soutenir la paix en Afghanistan

A Kaboul, Ban Ki-moon appelle à soutenir la paix en Afghanistan

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, aux côtés du Président afghan, Hamid Karzai, lors de la Conférence internationale de Kaboul
Neuf ans après le renversement du régime Taliban, l'Afghanistan est en passe d'opérer une « transition fondamentale » vers la paix et la stabilité et a besoin d'un soutien international sur le long terme, a déclaré mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une Conférence internationale sur l'avenir du pays organisée à Kaboul.

« Le gouvernement afghan a pris les mesures essentielles pour satisfaire les besoins de son peuple. Lentement mais sûrement, le gouvernement a amélioré sa gouvernance », a déclaré Ban Ki-moon. « Avec cette Conférence, nous marquons le vrai début d'une transition fondamentale », a-t-il ajouté.

Cette Conférence, co-présidée par Ban Ki-moon et le Président afghan, Hamid Karzai, est la dernière étape d'un processus qui a démarré avec la Conférence des pays donateurs à Londres, en début d'année, et qui s'est poursuivi avec les visites des autorités afghanes à Madrid, Washington, Tokyo et la tenue le mois dernier, à Kaboul, d'une « Jirga », une assemblée populaire pour la paix.

Près de 70 pays donateurs sont représentés à Kaboul, mais aucune nouvelle promesse de fonds n'est attendue. L'objectif est avant tout de présenter à la communauté internationale les actions qu'envisage le gouvernement afghan, dans les domaines qu'il estime lui-même essentiels, notamment la lutte contre la corruption, la formation de forces nationales de sécurité autonomes, les efforts de réconciliations avec l'opposition politique, la main tendue aux insurgés talibans pour les amener à déposer les armes.

« Nous sommes ici pour soutenir le gouvernement afghan et ces nouvelles priorités et pour réaffirmer notre promesse de rester engager sur le long terme », a souligné le Secrétaire général de l'ONU, précisant que le pays était devenu « un partenaire efficace ».

Ban Ki-moon a également salué le travail accompli par les autorités afghanes, notamment leurs efforts pour « apporter un changement tangible pour la vie des Afghans : en améliorant la sécurité les standards de vie, en continuant le dialogue inclusif avec tous les Afghans ainsi qu'en renforçant la coopération régionale ».

Le Secrétaire général s'est aussi félicité des résultats de la politique de transfert de compétences aux autorités locales qui a permis à chaque province de contribuer aux efforts de dialogue et de construction de la paix.

Au début du mois de juillet, lors d'une réunion préparatoire, quatre thèmes centraux ont été définis comme priorités de la Conférence : développement économique pour créer des emplois, meilleure gouvernance pour améliorer la fourniture des services publics, renforcement de la sécurité et mise en œuvre de la décision de l'Assemblée populaire de favoriser un rapprochement avec l'opposition armée et développement de la coopération régionale pour renforcer les liens économiques, sociaux et culturels avec les pays limitrophes.

« La Conférence est également l'opportunité de souligner la situation grave que vivent les civils afghans affectés par le conflit. Nous continuons de voir une augmentation des attaque aveugles, disproportionnées et délibérées par des forces anti-gouvernementales à l'encontre de civils et des représentants politiques », a déploré Ban Ki-moon, rappelant que le pays avait besoin de transparence pour juger les crimes perpétrés dans le passé ou aujourd'hui.

Pour Ban Ki-moon, les femmes ont également un rôle central à jouer. « L'Afghanistan ne parviendra pas à être pacifique, développé et respectueux des Droits de l'homme sans une pleine participation des femmes », a-t-il ainsi souligné, avant de demander des garanties « que l'aide et les programmes de développement soient bien coordonnés ».

« Je suis sûr que la mesure de notre succès sera notre action, pas nos bonnes intentions », a conclu le Secrétaire général.