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Kirghizistan : 75.000 personnes toujours déplacées dans le sud du pays

Kirghizistan : 75.000 personnes toujours déplacées dans le sud du pays

Des Ouzbeks ayant fui les violences à Och, au Kirghizistan.
Un mois après la crise dans le sud du Kirghizistan, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé vendredi que quelque 75.000 personnes y étaient toujours déplacées.

« Des milliers de personnes continuent d'être affectées par une situation sécuritaire instable, des problèmes survenant après la perte de documents personnels et une pénurie d'hébergement », a dit une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève.

A Och et Jalal-Abad, la situation est calme, mais on compte toutefois un grand nombre de barrages de police et des couvre-feux sont observés la nuit dans les deux villes. Cela présente à son tour des difficultés pour les personnes ayant perdu leurs documents d'identité et il y a de fréquentes allégations de harcèlement policier.

Ces dernières semaines, le HCR et ses partenaires ont mené des évaluations et des études sur les hébergements, en interviewant des milliers de personnes. Au sommet de la crise, l'agence onusienne estimait que 400.000 personnes étaient affectées. Aujourd'hui, le nombre de personnes déplacées nécessitant toujours de l'aide s'élève à 75.000, cela inclut les personnes qui ont peur de rentrer ou qui ne peuvent le faire car leur maison a été détruite.

« La perte des documents d'identité – par exemple, les certificats de naissance, les passeports, les cartes d'identité et les certificats de propriété de terrains ou de maisons – induit des dépressions légères. Dans le district de Furkat à Och, le personnel du HCR a vu une famille de 12 personnes ayant perdu tous ses documents officiels lors de la fuite depuis sa maison le 11 juin au petit matin. Les membres de cette famille n'ont plus aucun moyen de prouver leur identité, et ceci même pour déposer une demande pour de nouveaux papiers. Ce type de problème est largement répandu », a souligné Melissa Fleming.

Le HCR et les organisations non gouvernementales partenaires visitent des communautés pour conseiller les personnes sur leurs droits et sur les procédures visant à obtenir de nouveaux documents d'identité. « Nous discutons également avec le Bureau national d'enregistrement sur des moyens de renforcer les capacités pour la délivrance de documents d'identité ainsi que de créer des équipes mobiles pour se rendre auprès des communautés affectées », a dit la porte-parole.

Avec des besoins en hébergement, la plupart des personnes déplacées espèrent réhabiliter leur propre maison. Des compétences existent au sein de la communauté pour procéder à ces réparations, mais la quantité de travail est importante et une assistance de la part du gouvernement et de la communauté internationale est vitale, selon le HCR.

Le HCR a convenu avec les autorités de commencer immédiatement la réhabilitation et la reconstruction de quelque 550 maisons, dont 500 à Jalal-Abad et 50 dans les districts de Madi et d'Aravam dans la province d'Och. Le HCR finance la construction de deux pièces chauffées de plus de 50 mètres carrés pour les familles dont les maisons ont été récemment endommagées ou détruites. L'objectif est d'achever ce travail avant l'arrivée de l'hiver.