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Guinée-Bissau : les forces de sécurité doivent être réformées sans délai, selon l'ONU

Guinée-Bissau : les forces de sécurité doivent être réformées sans délai, selon l'ONU

Le Représentant spécial de l'ONU pour la Guinée Bissau, Joseph Mutaboba devant le Conseil de sécurité,
Les autorités bissau-guinéennes doivent accélérer la mise en œuvre des réformes des institutions notamment du secteur de la sécurité pour assurer la stabilisation du pays, a estimé jeudi le Représentant spécial de l'ONU pour la Guinée Bissau, Joseph Mutaboba devant le Conseil de sécurité.

« Les défis en Guinée-Bissau sont considérables, mais ne sont pas insurmontables s'ils sont relevés sans délai », a insisté Joseph Mutaboba devant les Etats Membres du Conseil de sécurité. « Le statu quo rendrait les défis plus difficiles encore pour le pays mais aussi pour toute la sous-région », a-t-il ajouté.

Le 1er avril dernier, des membres des forces de l'ordre ont arrêté et placé en détention le Premier Ministre et le chef d'Etat-major de l'armée et d'autres officiers de haut rang. Cet incident a constitué un revers majeur pour le processus de consolidation de la stabilité du pays, alors même qu'il semblait sur la bonne voie, après l'élection présidentielle de 2009.

Pour Joseph Mutaboba, la nomination à la tête de l'armée du Général Indjai « qui a joué un rôle de meneur lors de l'insurrection du 1er avril », est la preuve flagrante que les autorités civiles « n'exercent pas le plein contrôle des forces de sécurité ».

« Il est nécessaire à ce stade que les autorités s'engagent avec fermeté dans la réforme du secteur de la sécurité avec plus d'efficacité et de respect de l'ordre constitutionnel », a donc demandé le Représentant spécial. « Le pays a aussi besoin d'une action internationale robuste pour contrer le trafic de drogues et le crime organise », a-t-il poursuivit, précisant que ces politiques devaient être mis en œuvre simultanément.

Le Représentant spécial a appelé les autorités nationales bissau-guinéennes, qui étaient représentées au Conseil de sécurité par le Ministre des affaires étrangères, Adelino Mano Queta, la libération immédiate de l'ancien Chef d'état-major général des armées et Vice-amiral, José Zamora Induta.

Entre le 1er au 3 juillet, s'était tenue, au Sommet des chefs d'État de la CEDAO, une réunion informelle sur la situation en Guinée-Bissau qui a réuni les Ministres des affaires étrangères de l'Angola, du Brésil, du Cap-Vert, du Portugal, ainsi que des représentants de l'Union Européenne.

« Nous avons reconnu à cette occasion le besoin que les réformes fondamentales en cours en Guinée-Bissau soient poursuivies, en particulier celle du secteur de la sécurité, qui doit être une étape vers le renforcement du contrôle civil des institutions de la sécurité du pays », a souligné Joseph Mutaboba.

Le Représentant spécial a indiqué que la commission d'enquête sur les assassinats, en mars 2009, du Président Vieira et du Chef des armées, Tagme Na Waie, était sur le point de rendre ses conclusions. Il a aussi l'approbation recentre par le Fonds monétaire international (FMI) de l'octroi d'un crédit de 33,3 millions de dollars à débloquer sur trois ans au titre de la Facilité élargie de crédit pour appuyer le programme économique à moyen terme du pays.

« Dans son évaluation de la situation macroéconomique, le Conseil d'administration a souligné que le bilan du pays s'était amélioré au cours des dernières années et que, s'il continue sur cette voie, le pays pourra atteindre, à la fin de 2010, le point d'achèvement de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) », a-t-il dit.

Enfin, Joseph Mutaboba a rappelé que les réformes doivent être menées « sur la base de normes internationales ».