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La Convention sur le commerce des espèces sauvages menacées fête ses 35 ans

La Convention sur le commerce des espèces sauvages menacées fête ses 35 ans

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La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a fêté jeudi son 35e anniversaire, l'occasion d'appeler à la mise en œuvre de nouvelles normes appropriées sur les produits de consommation fabriqués à partir d'espèces animales et végétales sauvages, tels que les médicaments, les produits de beauté ou les articles de mode.

« Si aucune des 34.000 espèces protégées par la CITES ne s'est éteinte à ce jour du fait du commerce international, les pressions grandissantes exercées sur les ressources biologiques rendent la réglementation du commerce mondial des espèces sauvages encore plus pertinente aujourd'hui qu'en 1975, lors de l'entrée en vigueur de cet instrument mondial sans précédent”, a déclaré John Scanlon, le Secrétaire général de la CITES, à l'occasion d'une cérémonie organisée au siège de la CITES, en Suisse.

« Cette convention s'est montrée visionnaire en réussissant à mettre en place des règles pratiques pour le commerce mondiale des espèces terrestres et marines, avant le boom engendré par la libéralisation du commerce et l'accélération des transactions via Internet. La CITES fait donc partie intégrante de la transition vers une économie verte du XXIe siècle, utilisant moins de ressources», a souligné de son côté le Directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, qui administre aussi le Secrétariat de la CITES.

Signé en 1975, la CITES est un accord international entre Etats, qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

Le commerce international des espèces sauvages représente des milliards de dollars chaque année et concerne des centaines de millions de spécimens de plantes et d'animaux. Ce commerce est varié, il va des plantes et des animaux eux-mêmes à une multitude de produits dérivés – produits alimentaires, articles en cuir exotique, instruments de musique en bois, souvenirs pour touristes, médicaments, produits de beauté?

Aujourd'hui, l'existence d'une telle convention peut paraître évidente au vu des informations désormais largement diffusées sur le risque d'extinction de nombreuses espèces sauvages, parfois aussi emblématiques que le tigre et les éléphants. En 1975, quand la CITES a été signée, c'était une véritable révolution.

Depuis 1975, le commerce mondial des espèces sauvages a considérablement augmenté. La base de données sur le commerce de la CITES rend parfaitement compte de cette évolution, grâce aux 10 millions de données sur le commerce licite des espèces sauvages répertoriés depuis 35 ans. Elle enregistre également tous les permis délivrés par les Parties à la Convention, environ 850.000 par an aujourd'hui.

Au nombre des espèces protégées par la CITES et faisant l'objet d'un commerce important figurent des espèces aussi variées que les orchidées, les crocodiles et les coquillages. Plus récemment, le mécanisme de la CITES a même été utilisé pour enrayer la menace qui planait sur certaines espèces marines et d'essences forestières, comme le grand requin blanc et l'acajou.

« L'Année internationale de la biodiversité est l'occasion de réfléchir aux succès enregistrés dans le passé. La CITES a fait ses preuves dans la gestion du commerce mondial des espèces sauvages, sa pertinence et sa capacité à s'adapter aux évolutions sont indispensables à la conservation des espèces menacées », a encore insisté John Scanlon.

Avec l'adhésion imminente de Bahreïn annoncée aujourd'hui, la CITES comptera bientôt 176 Parties, contre dix lors de sa création il y a 35 ans.