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Le HCR demande une attention plus accrue pour les enfants afghans en exil

Le HCR demande une attention plus accrue pour les enfants afghans en exil

Camp de tentes pour des rapatriés afghans.
Selon un nouveau rapport publié par le HCR et intitulé « Les arbres ne bougent pas sans vent : une étude sur les enfants afghans non accompagnés en Europe », les adolescents afghans effectuant le voyage vers l'Europe sans leurs parents sont de plus en plus nombreux.

Ils sont exposés à une multitude de dangers et d'abus met en garde l'agence onusienne qui présente une série de recommandations pour aider les gouvernements à répondre à ce problème.

En 2009, plus de 5 900 adolescents afghans, majoritairement des garçons, ont demandé l'asile en Europe. Ils étaient 3 380 en 2008. L'année dernière, les jeunes Afghans représentaient 45% des demandes d'asile déposées par des enfants non accompagnés, soit presque trois fois plus que les Somaliens, la deuxième nationalité de demandeurs d'asile.

L'étude du HCR analyse les motifs de départ des adolescents, les itinéraires qu'ils empruntent et les circonstances dans lesquelles ils arrivent. Si certains mineurs viennent plus ou moins directement de l'Afghanistan, d'autres ont vécu pendant des années en Iran ou au Pakistan, avant de prendre le chemin de l'Europe.

Les jeunes Afghans cherchent à atteindre l'occident pour différents motifs, notamment la poursuite du conflit en Afghanistan et l'affaiblissement de la protection dont ils jouissaient dans les pays voisins.

Les expériences personnelles de la guerre, les violations des Droits de l'homme, comme le travail forcé, les enlèvements, l'insécurité, la pauvreté généralisée, l'instabilité politique, l'absence d'éducation, le manque d'espoir d'un avenir meilleur alimentent les flux et renforce les réseaux de trafic d'êtres humains.

« L'Afghanistan semble avoir fermé les yeux sur le rôle des passeurs dans la migration irrégulière, y compris celle des mineurs. Des parents afghans, des familles et des communautés ont permis et encouragé le départ de leurs enfants pour des voyages périlleux », indique le rapport, qui appelle à une plus grande sensibilisation en Afghanistan, pour que les familles prennent conscience des risques qu'elles font courir à leurs enfants en les enfants confiant aux réseaux de passeurs.

L'étude du HCR relève par ailleurs que les jeunes Afghans arrivant en Europe ne reçoivent pas toujours l'assistance dont ils ont besoin. Conséquence, ils restent souvent entre les mains de réseaux qui les ont fait venir, vivant en majorité avec des adultes, dans des installations de fortune, en particulier à Calais, en France, ou à Patras, en Grèce.

« Tout au long de leur voyage, ces enfants sont confrontés à des souffrances indicibles », a expliqué la Directrice du HCR pour l'Europe, Judith Kumin. « Ils ressentent toutefois une obligation envers leur famille de continuer leur voyage. C'est ainsi qu'ils confortent toujours davantage leur sort de victime. »

Bien que nombre de jeunes Afghans reçoivent un statut international de protection, ceux qui arrivent en Europe n'obtiennent pas tous le statut de réfugié.

Les recommandations formulées dans le rapport exhortent les Etats à prendre en compte la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines régions en Afghanistan. Lorsqu'un retour vers l'Afghanistan est envisagé, le HCR demande aux Etats de s'assurer qu'il sert l'intérêt supérieur de l'enfant.

Le rapport du HCR se base sur des entretiens avec près de 150 adolescents afghans vivant en France, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, en Norvège et au Royaume-Uni.

L'expérience vécue par plusieurs dizaines d'autres jeunes Afghans en Turquie a également été prise en compte.